NECROLOGIE :
« C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès, survenu à Turenne, de M. Emile Claude Ducros, ancien conducteur des Ponts-et-Chaussées, propriétaire en ce centre. Ses obsèques ont eu lieu lundi à 4 heures et l’on peut dire que tous les habitants de Turenne accompagnaient à sa dernière demeure celui qui ne comptait que des amis. Après une vie bien remplie, M. Ducros qui était arrivé à ase créer une magnifique situation, se trouvait heureux de prendre un peu de repos. La terrible faucheuse n’a pas voulu qu’il jouît des fruits de son labeur.
A sa veuve éplorée, à sa famille plongée dans le deuil, nous adressons nos compliments sincères de condoléances. »
(Le Courrier de Tlemcen, 3.1.1913)
NECROLOGIE :
« M. Nicolas Marcovitch, un vieux Tlemcennien est décédé avant-hier à Turenne subitement.
Ses obsèques ont eu lieu à Turenne à 2 heures et demi de l’après-midi. Nombreuse était l’affluence qui avait tenu à accompagner cette vieille figure à sa dernière demeure. Nous présentons nos vives condoléances à ses enfants et à toutes les familles atteintes par ce deuil. »
(Le Courrier de Tlemcen, 3.10.1913)
Ainsi disparaissent dans la même année deux des premiers habitants de Turenne, installés dans les parages avant même la création du village.
Conducteur de travaux dans les Ponts-et-Chaussées, Emile Claude Ducros a sans doute participé à la construction de la route nationale de Tlemcen à Marnia en 1884-85. Il est propriétaire, entre l ‘Aïn Sabra et la route, d’une quinzaine d’hectares de terres achetées directement aux indigènes et a construit, avant 1892, une petite maison dans le dernier tournant avant le plateau d’El Bridj. On a envisagé un instant, en 1892, de laisser se développer spontanément le nouveau village entre la maison Ducros et la maison Pastor sise à 200 mètres à l’est, de l’autre côté de la route. L’un des fils d’Emile Ducros, Auguste, sera maire de Turenne de 1922 à 1937.
Nicolas Marcovich serait, au dire de la veuve de son petit-fils Etienne, le premier nouveau-né européen inscrit sur le registre d’état-civil de Tlemcen après la réoccupation de 1842. Il exploite, vers 1890, à Sidi-Yahia, à 6 km au sud-est du futur village, un moulin animé par l’eau de la très belle source Bou-Irhzène que nous appelions au village « Source Marcovich ». Dans les années 40 il ne restait que des ruines de ce moulin et une curieuse colonne de travertin qui avait gardé la forme intérieure des barils empilés pour conduire la chute d’eau sur la roue.
Trois fils de Nicolas se sont installés au village même, Baptiste et Emile en 1905, Victor en 1914.
La Source Folle N° 11 – Mars 1991