Mgr LECAT (1902 – 1981)
 
Né à la Stidia, près de Mostaganem, en 1902, fils de cultivateurs nés eux-mêmes à Cheragas (Alger) et Saint-Leu (Oran), élève de l’école publique de Lourmel, Fernand Lecat fait ses études secondaires au petit puis au grand séminaire d’Oran. Ordonné prêtre le 29 juin 1926, il est nommé le 16 août  vicaire à Tlemcen, chargé de la paroisse de Sebdou, puis de celle de Turenne où il s’installe avec sa mère. Il y recueille, vous vous en souvenez, son jeune neveu orphelin, Henri Gaillon, qui fut notre camarade à l’école de 1932 à 1934 chez Mme Damville. A Turenne, en 1929, il arriva avec mission d’y construire une église. Il ne devait manquer ni de conviction, ni d’autorité, ni de persévérance car elle fut inaugurée moins de 2 ans après son arrivée, le 4 juin 1931, non terminée il est vrai : le clocher n’a pas encore sa couverture. Je connais un protestant, franc-maçon de surcroît, qui accepta de lui prêter son chariot et ses ouvriers, musulmans, pour descendre un chargement de matériaux de la gare. Quant à M. Ducros, également franc-maçon, et incroyant, il avait versé une belle somme mais en exigeant que l’on mit sur la liste de souscription : «M. le Maire : tant» et rien d’autre. Je suis certain que sur cette liste on lirait les noms de quelques israélites ou arabes du village tant l’abbé Lecat  savait persuader même ses adversaires potentiels de la pureté de ses intentions. Ayant couronné son œuvre en juin 1934 avec un beau carillon de neuf cloches – sans parler du nid de cigognes sur un épaulement du clocher – l’abbé Lecat fut, dès octobre, muté à Aïn-Temouchent. Là encore il mène à bien la construction d’une église, si grande, si altière avec son double clocher, que les gens du pays l’appelle «la cathédrale». Venu bénir l’édifice, l’évêque nomme en récompense l’abbé Lecat Chanoine honoraire.
Bientôt la guerre l’appelle comme aumônier capitaine, l’envoie en Tunisie puis en France. L’armistice le ramène à Aïn-Temouchent jusqu’en 1950 où le constructeur est remis à l’ouvrage pour mener à terme un vieux projet, une promesse plus que centenaire faite pour conjurer le choléra de 1849, l’érection d’un sanctuaire voué à la vierge de Santa-Cruz, au-dessus d’Oran. Le 8 novembre 1959, des dizaines de milliers d’Oranais montent par tous les chemins jusqu’au sommet de la montagne et participent, sur l’immense esplanade, à l’inauguration de la basilique.
En 1962, avec le reflux, Mgr Lecat, qui était titulaire de la cathédrale et vicaire général d’Oran depuis 1956, et «Prélat de Sa Sainteté» depuis 1959, se retrouve exilé à Bazas, en Gironde, où meurt sa vieille mère, dans l’hôpital dont il est aumônier quelques années. Il se réfugie ensuite auprès de l’évêque de Nice qui lui confie en 1965 quatre paroisses dans le haut pays, entre Aspremont et Levens, au-dessus du Var, dans un paysage qui peut-être lui rappelle  celui de Turenne. En 1969 il devient aumônier de l’hôpital  de Cimiez où il demeure  jusqu’à sa mort, le 24 janvier 1981. Entre-temps, il avait constamment maintenu le contact avec ses anciennes ouailles, parcourant le pays d’Orléans à Narbonne, de Bordeaux à Nice, tombant à l’improviste chez l’un ou l’autre ou se joignant aux grands rassemblements commémoratifs.  Je crois que personne y compris parmi ceux qui n’eurent jamais recours, en lui, à l’homme de religion, ne lui a jamais mesuré son estime.
 
La Source Folle N° 3 – Mars 1989
Mgr Lecat
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