Si notre village nous restait accessible, il n’y aurait aucune difficulté à faire l’historique de la scolarisation de ses enfants. Il suffirait de demander à chaque directeur ou directrice de nous confier les registres matricules de son école et de nous autoriser à consulter ses archives. Faute de cela, nous ne pourrons que l’esquisser à l’aide de bribes recueillies aux Archives d’Outre-Mer, dans des journaux d’époque, dans nos mémoires :
1 – La première école est construite en 1896-98, en même temps que la gendarmerie et les autres ouvrages du ressort de l’Administration. Le 3 octobre 1898 a lieu la «remise par le Service des Ponts et Chaussées à la Commune mixte de Sebdou des travaux d’installation du Centre de Turenne ». Les rues et le boulevard empierrés, les caniveaux qui ceinturent les quartiers encore vides de maison, le captage et l’aménagement de la source, les réservoirs et les conduites de distribution d’eau, le lavoir et l’abreuvoir, tout est vérifié.
L’école enfin :
«8° - Un bâtiment comprenant une salle d’école, un logement d’instituteur, une pièce servant de Mairie provisoire à laquelle est annexée un petit cabinet ; ensemble un préau couvert, un bâtiment annexe comprenant un bûcher et une buanderie, les latrines du Maître, de la Mairie et des élèves. La salle de classe a dans œuvre 10m de longueur sur 6.50 de large, elle est séparée du logement de l’instituteur par un vestibule de 2m70 de largeur. Dans cette classe est aménagé provisoirement au moyen d’une cloison en briques sur champ un espace de 6.50 sur 3m pour constituer le cabinet du Maire et le dépôt des archives dont il a été question ci-dessus.
Le logement de l’instituteur comprend trois pièces et une cuisine ayant ensemble dans œuvre les mêmes dimensions que la salle de classe. Sous la cuisine est aménagée une cave. La casse et le logement ont 4m10 de hauteur sous plafond.
Le préau couvert est constitué par un hangar ouvert au Nord lequel a 20m de longueur, 4m de largeur et 3m de hauteur sous les entraits. Comme le bâtiment de l’école il est couvert en tuiles de Marseille.
La buanderie et le bûcher sont construits contre le mur de clôture face postérieure et à l’angle N.E ., ils comprennent ensemble deux pièces ayant chacune 4m40 de longueur sur 3m60 de profondeur.
Les latrines des élèves comprennent 2 cabinets d’aisance et deux urinoirs, un des deux cabinets est provisoirement installé pour la Mairie et est muni d’un siège et d’une cuvette. Les latrines du Maître comprennent un seul cabinet adossé à la façade postérieure du bâtiment.
La cour des élèves est séparée de la partie réservée au maître et est provisoirement au service de la Mairie par une barrière à claire-voie.
La cour entièrement clôturée a 80m de longueur sur 20m de profondeur. »
Tournant le dos à la rue qui monte vers la Source et séparée des jardins par le boulevard sud, l’école occupe l’aile orientale de la vaste place ou seront implanté ultérieurement la mairie, le nouvel abreuvoir, les autres écoles, le monument aux morts. Cette place sera, jusqu’à l’incendie de 1926, encombrée chaque été par de hautes meules de gerbes autour de l’aire à battre. En juillet de cette année-là, alors que le siroco soufflait depuis plusieurs jours, le gerbier flamba, la récolte fut détruite. Le vent du sud, surchauffé encore et desséché si cela se pouvait par les brasiers, menaçait de son souffle torride les maisons ou luttaient contre la mort des bébés déshydratés. Les colons furent alors invités à dresser leurs dangereuses meules hors du village. En 1937, gisait toujours aux abords de notre école un rouleau de dépicage, lourde masse tronconique de pierre que les enfants, se mettant à plusieurs, s’amusaient à pousser au risque de s’écraser les orteils. Il sera jeté l’année suivante dans les fondations de la nouvelle école indigène.
II – La première institutrice : Dans l’hebdomadaire Tlemcénien La Tafna du 4 octobre 1899 on lit : Mouvement des instituteurs … Stagiaires…Institutrices chargées d’école : Mlle Vargas, d’Aîn Tekbalet à Turenne (emploi créé). Ainsi n’a-t-on ouvert l’école qu’après l’arrivée des premiers colons dont la plupart, il est vrai, avaient retardé leur installation, certains pour cette raison. Louise Couvert, par exemple, obtient son certificat d’études en juin 1898 comme écolière de Négrier et Simon Lamassoure comme élève de l’école des Frères de Tlemcen. Bien qu’ayant encore deux garçons d’âge scolaire, la mère de Louise installe néanmoins sans plus attendre sa famille dans le nouveau village, en novembre 1898. Ces enfants ne seront pas les seuls à faire l’école buissonnière par la faute de l’Administration.
La classe de Mlle Vargas réunit garçons et filles. En décembre 1899, un rapport signale déjà que les «plafonds de l’école sont tous brisés …»
III – En 1906, «Il n’existe qu’une école mixte fréquentée par 82 élèves», si l’on croit un concessionnaire, garde champêtre à Laferrière, qui renonce à rejoindre «un endroit si lointain» (24 avril 1906). Déplorable situation confirmée par les rapports semestriels de l’administrateur de la Commune mixte : «la population scolaire est de beaucoup supérieure à celle qui peut recevoir l’instruction dans l’école actuelle. C’est pour cette raison que l’autorité locale a proposé la création d’une nouvelle classe». (Remchi, 30 août 1906), «la population scolaire compte 75 enfants, mais étant donné l’existence de la classe actuelle, 50 élèves seulement peuvent aller à l’école». (Sebdou, décembre 1907). Apparemment, ce n’est qu’en 1908, qu’une seconde classe est ouverte (et peut-être construite la seconde école), filles et garçons étant alors séparés : «la population scolaire de Turenne compte une centaine d’élèves des deux sexes qui fréquentent très régulièrement l’école. Une école de garçons a été récemment créée». (Sebdou, 20 avril 1909). L’institutrice des filles est Elise Baillet. Sadia Guenancia (1908-1913) est le premier instituteur des garçons. A la rentrée de janvier 1909, Mme Baillet, mutée à Marnia est remplacée par Sultana Guenancia, suppléante auxiliaire
(l’Echo d’Oran 23. 12. 1909).
IV – A la veille de la Grande Guerre, Les deux écoles sont conduites par M. et Mme Loustalot (1913-1917). Celle-ci réussit au C.A.P le 13 mars 1914 ; deux élèves de chacun d’eux réussissent au Certificat d’études le 30 mai à Tlemcen. Durant la guerre arrivent les deux Léa, Julien et Briançon, celle-ci à peine âgée de vingt ans, qui deviendront l’une Mme Ducros, femme du futur maire, la seconde, en 1921 , Mme Saint-Sernin, femme du future secrétaire de mairie.
V – Au lendemain de la grande guerre semblent exister les deux écoles à deux classes telles que nous les avons connues dans les années trente. Elles se font face, de part et d’autres de la grande place, à respectueuse distance de la mairie et du Monument aux Morts. Des oliviers plantés en quinconce jettent sur le sol une ombre insuffisante. Lorsqu’arrive la chaleur du troisième trimestre, c’est au-delà de la rue, sous les platanes qui disputent leur eau aux jardins, que les garçons cherchent la fraîcheur en attendant l’ouverture du portail. Les filles font de même de leur côté, mais loin des garçons, aux abords de la maison forestière tandis que ceux-ci restent aux abords de la gendarmerie.
A l’école de filles il y à, pour longtemps, Mme Ducros et Mme Saint-Sernin.
Côté garçons, on voit M. Bord en 1917-1922, puis Victor Guenoun en 1923-1927. Edouard Lamassoure se souvient que M. Guenoun forma la première équipe de foute qui jouait sur un terrain en pente, au-dessus du lavoir. Les buts étaient matérialisés par des pierres et des vestes. Dans l’un de ces buts il voit Marcelin Diener ; parmi les joueurs, les frères Vincent ET Bernard Torrès et d’autres dont les noms ne lui reviennent pas.
M. et Mme Briand suivent en 1929-1931, puis M. ET Mme Damville en 1931-1933.
VI – Les Damville vont marquer le village. Ils arrivent de France avec une fillette ; une seconde naît, je crois, alors qu’ils sont au village. Il manquait à Pierre Damville quatre doigts à la main gauche, perdus à la guerre, et le petit doigt restant lui servait à caler le menton du condamné quand il donnait, de sang-froid et avec mesure, une claque de sa main droite sur une joue gauche. C’était un grand pédagogue de l’ancienne école qui croyait aux vertus de l’effort, de la mémoire et de la discipline. Nous avions toute liberté en récréation mais tout à coup, un strident coup de sifflet nous arrêtait net où nous étions, presque comme dans le jeu des statues, immobiles et muets. Un second coup de sifflet nous autorisait à reprendre notre mouvement, mais calmement, sans courir, sans parler, vers les cabinets si nos vessies le commandaient, vers la fontaine si les mains étaient sales, vers les rangs devant les deux classes. Quand nous rentrions en classe, les respirations s’étaient apaisées, la sueur avait séché, l’excitation était tombée. On était prêts pour le problème ou la dictée.
Il conçut à Turenne et y expérimenta sur ses élèves une méthode d’orthographe très progressive, très stricte dans sa conduite, très efficace si on s’y pliait avec persévérance. Il la fit imprimer plus tard, l’édita, la fit pratiquer dans ses circonscriptions quand il devint inspecteur à Mascara puis à Constantine, la fit enseigner par son professeur de pédagogie spéciale quand il fut directeur de l’Ecole Normale et je l’ai retrouvée quarante ans plus tard en Haute-Savoie introduite par l’un de ses anciens élèves-maîtres d’Oran.
En excellents termes avec le Maire, Auguste Ducros, il apporta diverses innovations à l’école ou au village. J’en rappelle trois : les douches scolaires, la bibliothèque municipale et le nivelage de la cour des garçons.
La cour
Personne ne me contredira, et sa vieille maman moins que quiconque, si je dis que Pierrot, dans son enfance, était un tout fou. Il ne jouait jamais avec calme, il fonçait droit devant lui et gare à qui était sur sa trajectoire. La cour de l’école, qui suivait la légère pente générale du village orientée sud-est nord-ouest, était de terre brute, typique de nos sols argilo-calcaires rouges excellents pour faire le baghli dont on liait les pierres des murs et crépissait les flancs des meules de paille. Le piétinement avait découragé toute velléité végétale et les pluies avaient mis à vif des affleurements de tuf. Un jour donc, l’inévitable accident arriva à Pierrot – il devait avoir six-sept ans – soit qu’il fût victime d’un croche-pied sournois, s’étala sur le sol et frappa du front la dalle de tuf. Il y eut plus de sang et de larmes que de mal mais il y en eut à flot. Papa Fabre n’était pas content. On vit un matin, pendant la récréation, beaucoup de messieurs dans la cour. Monsieur le Maire et M. Fabre, M. l’Inspecteur peut-être et M. Damville et un homme de l’art sans doute, aller et venir du portail au préau des cabinets, du préau des jeux au néflier, examiner, réfléchir, discuter… Après les vacances, on n’a pas reconnu la cour : elle était plate, sablée, sans un caillou, horizontale, sans la moindre pente pour dévier le roulement de la bille quand on jouerait à la mise ou au serpent. Les deux préaux en équerre étaient désormais suspendus au haut d’un escalier d’accès.
Les douches
L’un de ces préaux, seconde innovation, fut amputé de la moitié de son volume qui, murée vers la cour, équipée de tuyaux, de pommes d’arrosage et d’un calorifère fut transformée en salle de douche. M. Damville avait dû constater, comme des milliers de ses collègues de France, de Navarre et du Tonkin, à chaque revue du matin, que bien des oreilles, des poignets et des chevilles ne répondaient pas aux critères de propreté rappelés dans nos leçons de morale. Chaque samedi après-midi donc, après la récréation, les cinq classes défilèrent, l’une après l’autre, sous la douche, garçons, puis filles, puis garçons de l’école indigène, dans un ordre hiérarchique que personne ne contestait. Tout le monde n’y passait pas cependant, certains parents affirmant que le bain du dimanche auquel étaient souvent leurs enfants les décrassait bien suffisamment. Je crois que le rituel ne survécut pas au départ de M. Damville. Dix-huit ans plus tard, mes élèves et moi ne remarquions même plus ces tubulures et ces pommes sèches qui nous avaient surpris en entrant le premier jour, courant entre nos têtes et les tuiles de la salle non plafonnée. Car de préau, puis salle de douche, le lieu était devenu, sans aucune transformation, salle de classe.
La bibliothèque
Plus solide dans le temps fut la bibliothèque. Installée dans la grande salle de la Mairie, c’était la plus riche bibliothèque de village du département. M.Damville n’avait lésiné sur son catalogue ni le maire sur les crédits. Tous les auteurs classiques étaient là, dans de bonnes éditions. Personne, s’il le voulait, ne pouvait plus ignorer ni Ronsard ni Musset, ni Lancelot du Lac ni Corneille ni Hugo. Bien sûr, Le comte de Monte-Cristo ou Maurin des Maures s’usaient plus vite que L’Emile, mais Rousseau était là, à côté des auteurs populaires. Les trésors étaient disponibles, prêts à sortir. Chacun pouvait y trouver son grain. Qui d’entre nous n’a pas fait ses premiers pas scientifiques dans les minces cahiers au papier glacé, aux illustrations nombreuses, aux solides reliures rouges de L’encyclopédie par l’image ? M. Damville est parti, la bibliothèque est restée. Qui nous dit que là-bas, en cette minute, un jeune lecteur de Sabra n’est pas en train de découvrir les vertus de la tolérance dans un volume de Voltaire ?
VII – A la veille de la seconde guerre
Jules Martinez succède en 1933 à Pierre Damville. Oranais, il n’appréciait pas les hivers froids de Turenne et, de novembre à mars, on ne le voyait jamais hors de son pardessus. Auguste Garcia lui succède en 1936. L’épouse de l’un ni de l’autre directeur n’étant institutrice, la deuxième classe fut tenue par une succession d’adjoints, jeunes instituteurs (le p’tit maître disions nus) qui faisaient souvent leurs premières armes : M. Chirat, impatient et violent, Mlle Sicsic qui prétendait que j’écrivais comme un bœuf qui laboure (elle n’en avait jamais vu), M. Roux (on prononçait Rouxe), très gentil André Dettling devenu à la suite d’un incident, un héros à nos yeux, Mme Nucci, la plus expérimentée.
Le Grand maître donnait des répétitions après la classe du soir : un quart d’heure de récréation pour manger notre goûter puis une heure de devoirs, deux problèmes ou dictée-questions alternativement. Les plus grands élèves, Régis Fichot, Roger Touati, etc., entamaient souvent une partie de billes à laquelle il arrivait au maître de s’associer. La récréation se prolongeait alors et nous rentrions plus tard à la maison car l’heure de travail n’en était pas moins respectée. M. Garcia était un très bon tireur à la mise ; d’un jet de pouce il chassait une bille adverse à trois mètres. Imaginez son prestige ! Un mois avant le Certificat d’Etudes et le concours des Bourses, il ajouta gratuitement à ces répétitions un examen blanc le jeudi matin : toute la matinée y passait, dictée-questions, deux problèmes, pris dans les sessions des années antérieures, correction et résultats immédiats (on n’était que six ou sept). Cette onzième demi-journée de classe s’est teintée dans notre souvenir d’un charme indélébile né tout à la fois du privilège accordé par le maître à notre petit nombre, de la fraîcheur printanière que la lumière matinale versait sur le chemin de l’école et de la proximité de vacances qui devinrent, a posteriori, avec notre départ de l’école du village, les dernières de notre enfance.
Côté filles, Mme Ducros, directrice de 1915à 1937 environ, fut épaulée jusqu’à sa retraite par Mme Saint-Sernin qui devenue directrice à son tour, passera en 1949 le flambeau à son adjointe, Mme Nucci (Adrienne Sabroux). Odette Tyrode, normalienne sortante, arrivée en octobre 1937 demeurera jusqu’en 1942.
VIII - Les tout petits sont accueillis à partir des dernières années 20. Jusque-là, les deux écoles recevaient les enfants de six à douze ans, en conservaient certains un an de plus pour le certificat, et acceptaient les petits de cinq ans qui leur étaient confiés. Désormais, l’Asile, installé à l’ouest du village au fond d’une petite cour fermée sur la rue par une grille, reçoit les petits de quatre et cinq ans. La première maîtresse en fut Mme Quastan, suivie de Mlle Bourniquel puis en 1931, d’Adrienne Sabroux qui y obtint son C.A.P. Son vieux père, assis sur une chaise adossée au mur de la classe, prenait le soleil tandis que nous jouions autour de lui.
Vers 1935 est construite la nouvelle école enfantine attenante à l’école des filles : on ne parle plus d’Asile.
IX - L’école indigène, pendant 25 ans, seuls les enfants européens intéressent l’administration. Quelques élèves arabes sont admis à l’école mais à titre individuel, Zerrouki par exemple, fils de douanier, qui obtient son certificat en 1914.
Ce n’est qu’après l’érection du village en commune de plein exercice et sous la municipalité Ducros, que, vers 1925 est ouverte l’école indigène. Elle est installée légèrement à l’écart du village, un peu plus haut que la gendarmerie, sur la route de la gare.
M. Oudjdi en est l’instituteur.
En 1938 sera construite une école neuve de deux classes, dans le village même, entre la mairie et l’école des garçons. Elle sera dirigée par M. Oudjdi jusque vers 1945, avec Kazi Aoual pour adjoint.
Pour les filles, rien. Quelques petites mauresques, comme nous disions, sont admises à titre individuel à l’école des filles. Qui ne se souvient de l’adorable Yamina Kettab qui invita plus tard plusieurs de ses camarades de classe à son mariage.
X – Pendant la guerre, en 1939, la guerre vient tout embrouiller, non seulement par la mobilisation des hommes mais encore en 1941-1942, par les lois racistes de Vichy qui interdisent de fonctions les instituteurs juifs. A l’école de garçons ; M. Garcia parti à la guerre et retenu prisonnier, ne rentrera qu’en 1945. Emmanuel Roblès qui le remplace à la rentrée de 1940 est remobilisé fin 1942. Leur adjointe, Mme Amouyal, est licenciée en 1941.
Des institutrices, quand il y en a se succèdent, suppléantes ou jeunes normaliennes : Mlle Casamayor, Simone Ailloud, en 1943 Georgette Benaroche, etc. A l’école des filles, seul changement, Mme Strauss succède à Mlle Tyrode dans la classe enfantine.
A l’école indigène pas de changement.
XI – L’école indigène, la consultation récente des listes électorales Turenne (électeurs musulmans) aux Archives d’Outre-Mer, me permet d’apporter un rectificatif à ce qui a été dit : ce n’est pas M. Oudjedi qui a ouvert l’école indigène à sa création. Peut-être est-ce M. Kaya Tani Bachir, un Tlemcénien, qui la dirigeait encore en 1929-1930. Lui succéda Mohammed Brixi de 1930 à 1932, puis Bachir Oudjedi (et non Ooujdi) probablement à la rentrée d’octobre 1932.
L'actuel directeur de l'école, Mr Miloudi précise qu'il s'agit de M. Kaya Tani Benali et non pas Bachir
XII – La guerre terminée, M. Garcia, reprend sa place, avec Maxime Marcovich comme adjoint.
A l’école indigène, M.Martiquet succède à M. Oudjedi avec M. Kazi Aoual comme adjoint puis, les effectifs gonflant on y ouvre une 3éme classe confiée à Pierre Ferrand puis une 4éme à Guy Couvert (1949-1950).
En 1949 est intervenue la fusion des enseignements européens et indigènes, appelés respectivement A et B depuis 1945.
Turenne joue honnêtement le jeu : l’école des filles s’ouvre largement aux musulmanes ; les deux écoles de garçons mêlent leurs effectifs. C’est ainsi qu’en1950 mon CP compte 12 européens et 36 musulmans (comme nous disions officiellement).
Les années passent.
A M .Martiquet, succède M. Touta ; accompagné de son épouse et adjointe Dalys Sergent.
A M. Garcia muté à Aïn-el-Turck ou je le retrouverai en 1962, succèdera Maxime Marcovich.
Parmi les adjoints, j’aperçois Aline Lamassoure, Georges Levy.
Vers 1954 est construite une nouvelle école de garçons, plus grande, sur l’emplacement de l’ancienne, ensevelissant sous ses ruines nos souvenirs d’écoliers.
XIII – Avec les années chaudes et le gonflement des effectifs, arrive une cohorte de jeunes maîtres et maîtresses dont beaucoup sont nés au village, ou sont épousés par les étrangers et étrangères conquis par lui : Jocelyne Couvert (1956-1964) et Jean-Paul Galvez (1963-1964), François Alarcon et Paule Janin (1957-1964), Hubert Couvert et Simone Rondolat, Sylvette Rostaing et Jean Bader, Robert Sahut et Marcelle Rosello, Oukacha Sbih, Clotilde Perez, Claude Rostaing…
A l’écart du village, deux nouvelles écoles sont construites, celle de BARBATA, avec André Couvert (de ? à 1964) et celle de SIDI-YAHIA avec Charles Bouland.
Quelques-uns resteront au-delà de l’Indépendance algérienne dont Maxime Marcovich qui tiendra le flambeau jusqu’à sa retraite en 1976.
Guy COUVERT
La Source Folle