Le monde de la faim.
1er couplet
Nombreux sont les pays
Qui encore aujourd'hui
Connaissent la faim et la misère
Pendant que d'autres sont
Fortunés à millions,
Jusqu'à ne plus quoi savoir en faire.
Pourquoi tous ces heureux
Et tous ces malheureux
Ne sont pas solidaires ?
Pourquoi ces démunis
Achètent des fusils
Plutôt que des outils pour la terre ?
1er refrain
Par un petit effort en commun
La vie serait meilleure pour chacun
Et le monde connaîtrait peut être
Plus de joie et de bien être
Que vous soyez, jaunes, noirs ou blancs
Apportés bien vite vos présents
De part tous vos petits sacrifices
Rétablissez la justice.
2ème couplet
Combien de sans métier
De par le monde entier
Implorent la pitié de leurs frères ?
Ils vont tendant la main
Vers les pays lointains
Dans l'espoir d'un geste humanitaire
Combien d'individus
Ventre creux et pieds nus
Attendent que l'O.N.U. les protège
Ils sont là jours et nuits
Inactifs sans abri
Dans le froid, sous la pluie et la neige.
2ème refrain
Que vous soyez jaunes, noirs ou blancs
Apportez bien vite vos présents
De par tous vos petits sacrifices
Rétablissez la justice.
Condamnez toutes séparations
Quels que soient vos gains, vos opinions
N'oubliez jamais que la sagesse
C'est la plus belle des richesses.
2ème couplet
Dépourvus de travail
Parqués comme un bétail
Des humains se meurent de famine
Pendant qu'aux environs
Les buissons, les chardons
Se multiplient et prennent racines,
Combien est décevant
De voir ces morts vivants
Entretenir un climat de haine
Sous le Joug de meneurs
Se disant défenseurs
Des droit de la race souveraine.
3ème refrain
Condamnez toutes séparations
Quels que soient vos gains vos opinions
N'oubliez jamais que la sagesse
C'est la plus belle des richesses.
Mais pourtant si un morceau de pain
Peut parfois atténuer la faim
Jamais il ne sauvera du drame
Tous ces gens : hommes et femmes.
4ème couplet
Tout vos secours urgents
En nature en argent
N'auront qu'un résultat bien précaire
Car tous ces affamés
Ne pensent qu'à s'armer
Pour combattre au delà des frontières
Propageant la terreur
Et massacrant sans cœur
Les biens des gens apparemment riches
Ils n'ont qu'un seul souci
Agrandir leur pays
Alors que leurs terres sont en friches.
4ème refrain
Mais pourtant si un morceau de pain
Peut parfois atténuer la faim
Jamais il ne sauvera du drame
Tous ces gens : hommes et femmes.
Vos dons et vos efforts seront vains
Pour sauver de la mort ces humains
Qui échangeraient leur nourriture
Contre une modeste armure.
5ème couplet
Envoyez mes amis
A tous ces sans logis
Quelques francs pris sur votre salaire
Ils seront c'est certain
Convertis dès demain
En superbe matériel de guerre
Mais soyez indulgents
Leurs pauvres dirigeants
Ont besoin d'une immense fortune
Pour l'achat de canons
De chars de munitions
Aliments de leur vaine rancune.
5éme refrain
Vos dons et vos efforts seront vains
Pour sauver de la mort ces humains
Qui échangeraient leur nourriture
Pour une modeste armure
Offrez tout au contraire un râteau
Une bêche, une fourche ou un seau
Si vous voulez voir ces gars qui chôment
Redevenir de vrais hommes.
Moulins le 30 avril 1968.
La tramontane
(périodique trimestriel)
( A.P.F.)
Détrompez-vous cher catalans
Ne me cherchez jamais chicane
Ce n'est pas moi qui vais soufflant
Et gémissant dans vos platanes.
Moi, je ne suis qu'un non violant
Qui périodiquement sans arcane
Qui vient quatre fois l'an
Et mon nom est " tramontane "
Conçu au sein de l'A.P.F.
Sans confession, apolitique
Ni trop sérieux, ni érotique.
Mes articles variés et brefs
Sont le réconfort, le viatique
Des souffrants, des paralytiques.
Saint-Cyprien le14 septembre 1978.
Acrostiches à l'A.F.P.
A.F.P., A.F.P.
Sigle court, sigle bref
Servant d'appellation
Ou abréviation
Comme certainement
Ignorée trop souvent;
A.F.P., A.F.P.
Trois lettres capitales
Issue des initiales
Otées aux mots nommant
Notre rassemblement.
De non marchants, assis
Et de marchants aussi
Sympathisant ainsi.
Par devers les soucis ;
A.F.P., A.F.P.
Réunion sans grief
Assemblée très alerte
Libre, sociale, ouverte
Y compris aux valides
Sains, costauds, intrépides
Epris d'un peu d'action
Sans rémunération.
D'ailleurs qui que tu sois
Etranger, sans emploi
Français, propriétaire
Ruiné ou millionnaire
Appareillé ou non
Notre association
Chassera de ton cœur
Embarras et langueur.
Saint-Cyprien le 15 décembre 1977.
Acrostiches à Briançon.
Briançon, neige éternelle
Route de Napoléon
Izoard, perché sur ton mont
Ah ! que ces noms me rappellent
Nos randonnées des beaux jours
Çà et là aux hautes alpes
Ou sur la neige qu'on palpe
Nous passions un gai séjour.
Hautes montagnes de France
Aux splendides edelweiss
Univers de la jeunesse
Tu es le lieu de vacances
Et celui des souvenirs
S'éternisant sans faiblir.
Ah ! quel pays de cocagne
Les français ont là, chez eux,
Pour les sports, les nombreux jeux
Et l'escalade en montagne
Sous le beau ciel toujours bleu.
Moulins le 19 mars 1968.
L'accessibilité.
1
Chefs d'états, hommes politiques
Regardez-moi, regardez nous,
Nous sommes ces paraplégiques
Aux muscles plats, aux membres mous.
2
Nous n'attendons point de miracles
Point de promesses, point de discours
Mais la suppression des obstacles
Que nous rencontrons chaque jour.
3
Responsables de toutes sortes
Vous tous qui détenez les clés
Soyez courtois, ouvrez les portes
Aux non marchants, aux mutilés.
4
Oui, vous présidents ou ministres
Vous sénateurs, vous députés
Fermez un instant vos registres,
Regardez de notre côté
5
Regardez aussi vos services
Vous, ministre de la santé
Tous vos hôpitaux, vos hospices
Ne sont pas toujours adaptés.
6
Vos dispensaires, vos cliniques
Comme vos maisons de repos
Sont pour nous les paralytiques
Bien trop souvent que des champs clos.
7
Vous, ministre de la guerre
Qui vous dites préoccupé
Par les combattants de naguère
Regardez ceux handicapés.
8
Regardez dans leurs entourages
Regardez-les de pied en cape
Vous découvririez les barrages
Qui aggravent leur handicap.
9
Tels ces centres d'appareillages
Construits sans doute par erreur
Dans des sous sol ou des étages
Dépourvus parfois ascenseur
10
Et vous, ministre des finances
Regardez l'hôtel des impôts
D'ici ou là, sans importance
Vous verrez les mêmes défauts.
11
Quelques marches traditionnelles
Ou un passage rétrécis
Enfin tout ce qui est rebelle
Pour un non marchant, pour gens assis.
12
Regardez la poste nouvelle
Vous, ministre des p.t.t.
Comme elle est grande et qu'elle est belle
Tout le monde en est enchanté.
13
Sauf les handicapés peut être
Pour qui l'ensemble des guichets
D'appareils, de boites à lettres
Sont bien trop hautement perchés.
14
Vous, ministre de justice
Ne soyez pas un geôlier
Supprimez de vos édifices
Des sempiternels escaliers.
15
Nous savons que les vols,les crimes
Perpétrés par des impotents
Sont jusqu'à ce jour rarissimes
Pour ne pas dire inexistants.
16
Mais si nos méfaits trop infimes
Ne justifient pas notre accès
Songez qu'en témoin ou victime
Nous aurons à venir au procès.
17
Responsable de la police
Vous, ministre de l'intérieur
N'acceptez pas d'être complice
De vos brillants prédécesseurs
18
Sortez de vos ministères.
Visitez vos commissariats
Et vos services judiciaires
Vous y verrez nos embarras.
19
Vous verrez comment nos démarches
S'interrompent deux fois sur trois
Devant un seuil, près d'une marche
Placés là on ne sait pourquoi ?
20
Ah! si vous inspectiez vos gares
Vous, le ministre des transports
Vous sauriez combien ils sont rares
Les tremplins promis jusqu'alors.
21
Peut être auriez vous la surprise
De voir au quai des voyageurs
Chargés comme des marchandises
Quelques handicapés moteurs.
22
Alors qu'à celui des bagages
Vous verriez monter en douceur
Sans ballottement ni tangage
Des sacs sur un élévateur.
23
Vous, ministre de la culture
Devriez au plus vite agir
Afin que votre progéniture
N'aient plus de marches à gravir.
24
Et que vos maisons de la jeunesse
Vos foyers, vos clubs, vos musées
Cessent d'être des forteresses
Interdites aux paralysés.
25
Quant à vous ministre qui êtes
Le maître de l'éducation
Ouvrez aux enfants sur roulettes
Tous vos centres de formations.
26
Ouvrez vos lycées vos collèges
Devant ces gamins martyrs
Qui n'ont pas ce beau privilège
De marcher sauter ou courir.
27
Le même problème se pose
Pour vous ministre des loisirs
Vos festivités sont grandioses
Pour celui qui peut en jouir.
28
Mais pourtant soyez perspicace
Très souvent un plan incliné
Nous permettrait de prendre place
Dans vos théâtres, vos cinés.
29
Enfin vous comme vos collègues
Ministres d'ici ou d'ailleurs
Vous, qui parfois tirez vos grègues
Devant vos ennuis citérieurs.
30
Ne vous tenez plus en coulisse
Regardez devant vos bureaux
Rénovez tous vos édifices
Restaurez à tous les niveaux.
31
Vous aussi gens des préfectures
Chefs de cabinet ou préfets
Inspectez bien vos devantures
Vous verrez que rien n'est parfait.
32
Vous saurez combien il s'avère
Pénible de vous approcher
Lorsqu'une infirmité sévère
Ne vous permet plus de marcher.
33
Chez vous aussi adjoint ou maire
Devant votre mairie ce seuil
Même bas, est une barrière
Pour celui est en fauteuil.
34
Alors qu'un brin d'initiative
Très peu de sable et de ciment
Auraient sans dépense excessive
Fait notre affaire largement.
35
Oh ! votre oubli n'est pas un crime
Nous ne vous blâmeront surtout pas
Nous même avons été victimes
Parfois des mêmes aléas.
36
Mais, si comme dit le proverbe
" tout homme averti en vaut deux "
Vous vous doterez d'un superbe
Passage incliné avant peu.
37
Dessinateurs et architectes
Vous aussi révisez vos plans
Rayez ces entrées indirectes
Ennemies des fauteuils roulants.
38
Sans retoucher les plans d'ensembles
Dans quatre vingt pour cent des cas
Vous nous obtiendriez il me semble
De satisfaisants résultats.
39
Ici abaissez ces fenêtres
La bas, descendez ce miroir
Et là, élargissez peut être
Ce corridor ou ce couloir.
40
Réformez ces huisseries basses
Surbaissez ces lavabos
Redonnez nous ce brin d'espace
Qui si souvent nous fait défaut.
41
Vous, techniciens, vous spécialistes
Vous, fabricants, vous ingénieurs
Puisque l'handicap existe
Pensez à lui dans vos largeurs.
42
Donnez-lui ces trois centimètres
Qui lui font défaut tant de fois
Pour que sans encombre il pénètre
Dans vos ascenseurs trop étroits.
43
Entrepreneurs et maîtres d'œuvres
Ouvriers qualifiés ou pas
Vous même, apprentis et manœuvres
Dénoncez l'erreur ça et là.
44
Unissez vous, agissez vite
Vous gens du peuple, vous, gens élus
De vous dépend la réussite
De vous dépend notre salut.
45
Consultez-vous les uns les autres
Contactez les paralysés
Car si ce problème est le notre
C'est à vous tous, qu'il est posé.
46
La solution n'est pas facile
Mais si chacun mettait du sien
Nos villes seraient moins hostiles
Et nos ennuis moins quotidiens.
47
Oui, le virus est redoutable
Le corps entier en est atteint
Mais parfaitement vulnérable
Vous le vaincrez soyez certains.
48
Les remèdes sont innombrables
Vous détenez les bons vaccins
Soyez confiants et responsables
Soyez pour nous des médecins.
49
Soyez nos premiers secouristes
Ceux qui par des moyen du bord
Et des méthodes simplistes
Sauront nous donner le confort.
50
Soyez nos chauffeurs d'ambulances
Nos chirurgiens, nos praticiens
Tous ceux de la dernière chance
Soyez un peu nos magiciens.
51
Soyez ces soldats volontaires
A la fois pionniers et chasseurs
Soyez nos vaillants légionnaires
Prêts à bouter l'envahisseur.
52
Enfin ne soyez que vous même
Des hommes, de simples humains
Mais conscients que notre problème
Deviendra le votre demain.
53
Car même si le bonheur,la chance
Ne devenaient jamais vous quitter
Avec l'age, à brève échéance
Vous perdrez votre mobilité
54
Et vous serez alors je pense
Heureux de trouver devant vous
Ces tremplins de l'espérance
Que vous avez construits pour nous.
55
Si constamment dans ce poème
Le " vous " précédait vos qualités
Ne criez pas à l'anathème
Je l'ai fait par commodité.
56
Messieurs, dames et demoiselles
Ni péjoratif, ni suspect
Ce mot " vous " qui vous interpelle
N'est pas un manque de respect.
57
Il n'était guère possible
De respecter tout à la fois
Le nombre de pieds admissibles
Vos titres, qualités et emplois.
58
Et comme de nos jours les femmes
Sont à tous les postes sérieux
Je ne pouvais citer ces dames
Ni plus ni moins que les messieurs.
59
Alors par ce " vous "bien pratique
J'ai approché pour une fois
Tout notre grand monde hermétique
Sans seuil, ni marche devant moi .
60
Et modestement sans rancune
Par le tremplin de mon stylo
J'ai illuminé une à une
Les lumières de vos falots .
Saint-Cyprien le 29 novembre 1968.
L'épouse convoitée.
1
Elle était devenue, héritière dès lors
Qu'elles s étaient la cinquième des filles
Les quatre sœurs aînées, mortes jeunes encore
L'avaient laissée sans autre famille.
Elle avait sa maison, un superbe palais
Fourmillant de gardiens, de valets
Le mobilier d'époque était un vrai trésor
Disposé dans un parfait décor.
------
Jeune est riche, on lui faisait la cour
Par ambition, plus que par amour
Ses amis n'étaient pas très fidèles
A la belle.
Un soldat, qu'on disait de valeur
Se mit à jouer les jolis cœurs
Promettant, l'abondance éternelle
Pour conquérir la pucelle.
2
Durant près de dix ans, elle prit pour amant
Cet illustre mais vieux militaire
Qui têtu et jaloux, la privait en quatre ans
D'une partie de ses terres ;
Qui dès le lendemain, de leur joyeuse union
Il dilapidait sans exception
Tous les biens amassés par ces prédécesseurs
Amants des défuntes belles sœurs.
------
Aussitôt séparé du soldat
Affluaient de nouveaux candidats
Lui faisant leur assidue réclame
Pauvre femme.
Et pendant que le soir les rivaux
D'un à l'autre s'arrachait la peau
La pauvrette écoutait leurs promesses
Pour conquérir leur altesse.
3
C'est alors qu'elle prit parmi eux un bon gars
Un homme compétant, de confiance
Mais hélas, avant de réparer les dégâts
Il mourait, la laissant sans défense.
Et dès que le décès fut connu des médias
Ce fut la ruée des potentats,
Arrivant de partout, arrivant aussitôt
Pour s'emparer du lit encore chaud.
------
Parmi tous ces futés dons juan
Se trouvaient les anciens prétendants
Qui essayaient de faire peau neuve
Pour la veuve.
Par journaux, par télés, par radios,
Ils affirmaient que tout serait beau
Et surtout que jamais la misère
Ne frapperait l'héritière.
4
Comme un jeune amoureux, fougueux et plein d'allant
Promettant bonheur et vie facile
Elle prit pour un temps ce tout nouveau galant
Mais cette union ne fut pas une idylle.
Et plus d'un an avant le départ de l'époux
Les amis ambitieux et jaloux
Ainsi que les envieux ennemis de toujours
Se déchiraient comme des vautours.
------
C'est alors qu'un certain beau parleur
Courtisan de la défunte sœur
Se prenant pour un vrai dieu fait homme
Pour la nomme.
Assurait de lui faire un magot
De dollars, et de lingots,
Et même rebâtir Babylone
Pour conquérir la mignonne.
5
Et par deux fois encore, et par deux fois de plus
L'innocente abusée, mais confiante
Jeta discrètement son tendre dévolu
Sur l'homme aux promesses alléchantes
Mais elle apprit aussi qu'un excellant discours
N'était pas une preuve d'amour
Et qu'il était plus aisé de promettre à loisir
Plutôt que se taire et d'agir.
------
Aujourd'hui et ce à plus d'un an
Du départ de ce dernier amant
Ont lui promet des monts et des merveilles,
Pauvre vieille.
Des jeunes, des nouveaux amoureux
Ainsi que les anciens déjà vieux
Viennent lui en mettre plein la vue
Pour conquérir l'ingénue.
6
Enfin rien n'a changé, malgré le temps passé
La convoitée n'est pas encore morte
Toujours aussi nombreux, les galants empressés
L'implorent tout autant à sa porte.
Mais après les déboires, cela est différent
Elle craint les propos rassurant
De ces fieffés menteurs, jurant par tous les dieux
Qu'avec eux tous sera merveilleux.
------
Ce ne sont que mots de séduction
Prononcés avant les élections
Par les mordus de la présidence
Pauvre France.
Pendant que dans un suprême effort
La belle lutte, blessée à mort
Les candidats entre eux se chicanent
Les derniers francs de Marianne.
Saint-Cyprien le 3 mars 1994.
Si j'étais.
1
Si j'étais un volatile
Légendaire de chanson
Je serai le palançon
De tous les êtres fragiles
2
Si j'étais le rossignol
Tout amoureux sans noblesse
Deviendrait prince ou princesse
Français russe ou espagnol.
3
Si j'étais un hirondelle
Je ferais dès cet instant
De notre actuel printemps
Une saison éternelle.
4
Si j'étais le doux pinson
De ma superbe romance
Je mettrais en l'occurrence
Tous les cœurs à l'unisson.
5
Si j'étais la tourterelle
La caille ou la perdrix
Je donnerais un mari
A toutes les demoiselles.
6
Si j'étais l'aigle royal
Pour aider tous ceux qui peinent
J'inciterais rois et reines
A quitter leur piédestal.
7
Si j'étais une colombe
La paix régnerait partout
Et je mettrais fin surtout
Aux cruelles hécatombes.
8
Si j'étais tous à la fois
Perdrix, caille et tourterelle
Pinson, colombe, hirondelle,
Je ferais de grands exploits.
9
Dès la première seconde
L'aile posée sur le cœur
J'apporterais le bonheur
Aux malheureux dans le monde.
10
Mais si j'étais tout cela
Je serais sans aucun doute
Comme ceux que l'on redoute
Dans le monde ça et là.
11
Peut être comme les autres
Si j'avais quelques pouvoirs
Je serais sur mon perchoir
Rabâchant mes patenôtres.
12
Mais je ne suis qu'un pigeon
Plumé à longueur d'année
Dont la triste destinée
Sera d'aller au bouillon.
13
Je suis dindon de la farce
Qui tôt ou tard sans avoir
Devra payer à la place
D'un responsable à pouvoirs.
14
Je suis aussi l'alouette
Que l'on plume ici ou là
Le corps, des pieds à la tête
Et même ce qu'elle n'a pas.
15
Enfin je suis l'oiseau rare
Qui voudrait bien certains jours
Dire à tous, qu'il y en a marre
De voir tant de vautours.
16
Marre que les droits de l'homme
Les droits de je ne sais quoi !
Prennent la défense comme
C'est le cas bien trop de fois.
17
Alors que de tels rapaces
Ne méritent même pas
Les honneurs d'être à la place
D'un chien de la S.P.A.
Saint-Cyprien le 3 juillet 1994.
Le sida.
(acrostiches)
Le sida, fléau sans frontière,
Envahissant la terre entière,
Sans que l'on puisse mettre fin.
Importé par le sang, le sperme,
Dans la chair des corps où il germe,
Avec au bout, décès certain.
Le mal qui inspire la crainte,
Et qui exige des contraintes,
Sans cela se sera la mort,
Immédiate, ou même lointaine,
Dans tous les cas, la mort certaine
Avec douleurs à grand renfort.
Le sida ne t'atteindra pas,
Et ne te fera pas violence
Si tu appliques la prudence
Il te faudra selon les cas
Dans certaines liaisons futures
Accepter une couverture.
Saint-Cyprien le 8 juillet 1994.
Mieux vaut prévenir que guérir.
1
Que tu sois homme ou femme
Toi qui fait tout un drame
Dès qu'on te dit : " sida "
Ou toi le polygame
Que jamais rien n'alarme
" ne baisse pas les bras ".
2
Puisque aujourd'hui la science
T'avoue son impuissance
De traiter et guérir,
En ton âme est conscience
Toi seul en l'occurrence
" Tu devras prévenir ".
3
Toi qui la mort dans l'âme
Vois ce copain en larmes
Sur le point de partir ;
" Emplois toutes les armes
Contre ce mal infâme
Pour ne pas en pâtir "
4
Toi, qui le vois en transe
Sur son lit de souffrance
Blême comme un linceul ;
"Saches que l'abstinence
C'est la prime défense
Pour celui qui vit seul".
5
Mieux vaut un garçon sage
Jusqu'à son mariage
Même toujours puceau ;
Plutôt qu'un trop volage
Qui serait au même âge
Déjà mis au tombeau.
6
Et mieux être vierge
Pour ses quatre vingt berges
Sans avoir eu d'amant ;
Qu'avoir pris trop de verges
Et être entre deux cierges
Avant ses vingt printemps.
7
Toi qui vois son visage
Luttant en plein naufrage
Déformé, violenté ;
" Dis-toi bien qu'en ménage
Le premier des barrages
C'est la fidélité.
8
Une vie sans problème
Près de l'être qu'on aime
Construit un avenir ;
Alors qu'un plaisir, même
De l'orgasme à l'extrême
Pourrait faire mourir.
9
Toi, qui la mis en terre
Devant ses pères et mères
Malheureux, impulsif ;
Mais qui pourtant préfère
Mener la vie légère
"Mets des préservatifs"
10
Si cette mort rapide
T'as rendu ni lucide
Ni assez clairvoyant ;
"Ne sois pas si stupide
Pour aller au suicide
Sans être prévoyant."
11
Dis-toi que l'existence
Vaut bien des exigences
Même dans le plaisir ;
Et qu'un peu de prudence
Te donneras la chance
De pouvoir en jouir.
Saint-Cyprien le 6 juillet 1994.
Non voyant, mais pas aveugle.
Au travers de mes lunettes,
Je voyais le ciel si bleu,
La vie me semblait parfaite
Dans un monde merveilleux.
On m'a cassé mes lorgnettes,
Le temps me semble orageux,
Tout n'est plus que silhouette,
Le ciel apparaît poisseux.
Pourtant entre les nuages
J'aperçois le vrai visage
Des menteurs et des tricheurs.
Qui en eaux troubles naviguent,
Bien mieux que partout ailleurs,
Pour installer leurs portiques.
Saint-Cyprien le 25 décembre 1994.
Tu es ce que l'on veut que tu sois.
Si tu es un français et que tu n'accueilles pas
Avec bienséance l'étranger que voilà
Le brave abbé Pierre t'accuse d'égoïste
Les médias te traitent de nazi de laxiste.
Par contre si tu es par un fougueux d'Allah,
Découpé en morceaux, lynché au coutelas
Notre abbé, nos médias, en muets moralistes
N'oseront même pas, l'accuser de fasciste.
Et ainsi va la vie, et ainsi va le monde
La traîtrise ou la crainte et l'intérêt parfois
Donnent aux faux fuyants, très souvent de la voix.
Alors les daltoniens par convenance abondent
Pour noircir et salir au bon gré de leur choix
L'honnête citoyen, plus que le hors la loi.
Saint-Cyprien le 3 janvier 1994.