Poèmes 1967-1994


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Poèmes divers

Les souvenirs accrus et mes plaisirs perdus

Poèmes divers

Le printemps


1er refrain
Le ciel est bleu, (bis)
Comme la mer (bis)
Le printemps a chassé l'hiver
De l'univers.
1er couplet
Déjà l'oiseau prend sa revanche,
Le matin dès le petit jour,
Le petit jour.
Il va sautillant sur les branches,
Dans un concert de troubadour. (bis)

Printemps de mars en fleur,
En fleur la rose blanche,
Blanche dans sa splendeur,
La mariée s'épanche.

A qu'elle est belle et gaie la plaine,
Comme sont beaux les alentours,
Les alentours,
Quand la jeunesse à perdre haleine,
S'en va chantant ce chant d'amour. (bis)
2éme refrain
Le ciel est bleu, (bis)
Bleu de partout, (bis)
C'est le printemps qui vient à nous,
Réveillons nous.
2éme couplet
Le soir dans une cavalcade,
Se poursuivant de toit en toit,
De toit en toit ;
Les chats nous font la sérénade,
Dans d'effroyables cris d'émoi. (bis)

Printemps du mois d'Avril,
Avril et ses ballades,
Ballades sans péril,
Entre bon camarade ,

Ah ! qu'elle est belle la nature,
Comme sont beaux tous les jardins,
Tous les jardins.
Les champs recouverts de verdure,
Sont envahis de citadins. (bis)
3éme refrain
Le ciel est bleu, (bis)
A l'infini, (bis)
C'est le printemps qui nous sourit
Soyons ravis.
3éme couplet
Les couples s'éloignant des villes,
Pleins d'allant et le cœur content,
Le cœur content.
En quête d'un endroit tranquille,
Pour passé des jours épatants. (bis)

Printemps du mois de mai,
De mai toujours fertile,
Fertile au verbe aimer,
Et aux tendres idylles.

Ah ! que sont belles les vacances,
Et merveilleux sont les repos,
Repos.
Passés sous le soleil de France,
Quand il n'est pas encore très chaud. (bis)
4éme refrain
Le ciel est bleu, (bis)
Tout prend couleur, (bis)
Le printemps fait le vrai bonheur,
Des promeneurs.
4éme couplet
Mais comme rien ne s'éternise,
Pas plus les mois que les saisons,
Que les saisons.
Le gai printemps fait sa valise,
L'été se pointe à l'horizon. (bis)

Printemps de mi juin,
Juin qui nous rappelle,
Nous rappelle la fin
De la saison nouvelle.

Déjà au loin les pâturages,
Les champs d'orge, les champs de blé,
Les champs de blé.
Ont transformé le paysage,
Par leurs habits couleur d'été. (bis)
5éme refrain
Le ciel est bleu, (bis)
Mais incertain, (bis)
Le printemps est sur son déclin,
Luttant en vain.
5éme couplet
Les fleurs ont perdu leur splendeur
Les oiseaux ne font plus leur cour,
Font plus leur cour.
Les chats ont cessé leur scandale,
Les citadins sont de retour. (bis)


Printemps de fin de juin,
Juin ,pourtant fidèle,
Fidèle mais contraint,
Se fait hélas la belle.

Dans la campagne environnante,
L'arbre a troqué dès aujourd'hui,
Dès aujourd'hui.
Ses jolies fleurs si odorantes,
Contre des feuilles et des fruits.
6éme refrain
Le ciel est bleu, (bis)
Mais inquiétant, (bis)
L'été a chassé le printemps
Pour bien longtemps.
Dernier refrain
Où sont les journées printanières,
Et où sont les beaux chants d'oiseaux,
Beaux chants d'oiseaux.
Oui, le printemps à sa manière,
Nous a laissé le bec dans l'eau. (bis)


Moulins le 2 mars 1968.



La fête de noël.



1er refrain 1er couplet
Dès aujourd'hui, Par cette soirée magnifique,
Venez mes amis Gentil papa noël,
C'est la fête Toi personnage sympathique,
Oui la fête, Tu descendras du ciel,
Dès aujourd'hui Apportant dans ta grande hotte,
Soyez ravis, Des jouets par milliers,
C'est la fête Pour y remplir nos grosses bottes,
Des petits. Et nos petits souliers.

2éme refrain 2éme couplet
Dès maintenant, Bravant les vents et les tempêtes,
Petits et grands, A pieds ou en auto,
C'est la fête, En traîneau ou à bicyclette,
Oui la fête, Chargé de tes cadeaux ;
Dès maintenant, Tu iras de villes en villages
Soyez contents, Conscient de ton devoir,
C'est la fête, Récompenser les enfants sages,
Des enfants. Joyeux et plein d'espoir

3éme refrain 3éme couplet
Dès aujourd'hui Demain matin les rues tranquilles,
Venez amis, S'animeront très tôt,
C'est la fête, Des cris et chansons juvéniles,
Oui la fête, Poussés par les marmots ;
Dès aujourd'hui, Se montrant entre camarades,
Soyez ravis, Leurs cadeaux variés,
C'est la fête, Jouets ou habits de parades,
Des petits. Trouvés dans leurs souliers.

Dernier refrain
Oui des demain,
Tous les gamins,
A la fête
Oui à la fête ;
Jouets en main
Feront fête,
Les bambins


Moulins le 30 octobre 1967.




Juif ,mon frère.


1
Juif, quelle, a été ta vie,
Depuis des générations ?
Traité avec infamie,
Pour raison de religion,
Tu as vécu l'insomnie,
Dans les mellâhs, les ghettos,
Du Caire ou de Varsovie,
Victime d'affreux complots.
2
Arraché à ta famille,
Séparé de tes enfants,
Tu t'es trouvé en guenilles,
Banni de tous continents,
Tu as connu les injures,
Les horribles vexations,
Subi les gaz, les brûlures,
Des camps de concentrations.
3
Ta peine fût sans égale,
Quand enfermé à Dachau,
A Struthof à Buchenwald,
Tu fus livré aux bourreaux
Tu as connu les tortures,
Le poteau d'exécutions,
Les massacres d'envergure,
L'horreur des persécutions.
4
Pour apaiser tes misères,
Tu n'avais qu'un seul soutien,
Ton livre saint de prières,
Qui n'est autre que le mien.
Même dans les pires détresses,
Tu as su rester confiant,
En la digne promesse,
De notre dieu tout puissant.
5
Et en avance d'hoirie,
Aujourd'hui pour l'avenir,
Tu as reçu ta patrie,
Fruit de tes enfants martyrs.
Tu as retrouvé ta terre,
Ton beau pays d'Israël,
Ce saint lieu, où dieu le père,
Fit couler le lait, le miel.
6
Et tout comme Moïse,
Tu sauras fixer les tiens,
Sur cette terre promise,
Qui de plein droit te revient.
Et dans quelque temps peut être,
Tes ennemis tes voisins,
Sauront en toi reconnaître,
Leur vrai ami pour demain.
7
Juif, tu attends le messie,
Chrétien j'attends son retour,
Donc nous sommes pour la vie,
Frères dans un même amour.
Alors pourquoi tant de gène ?
Puisque nous n'avons qu'un dieu,
Viens, mets ta main dans la mienne,
Nous seront plus fort à deux.
8
Et si un matin sans haine,
Le descendant d'Ismaël,
Voulait joindre aussi la sienne,
Dans un élan fraternel.
Nous pourrions sans aucun doute,
Dire en toute bonne foi,
Clamer une fois pour toute,
Nous sommes plus forts à trois.
9
Car malgré nos différences,
De races, de religions,
Nous allons tout trois je pense,
Dans la même direction.
Allons faisons vite ensemble,
Le petit bout de chemin,
Vers celui qui nous rassemble,
Ce dieu, qui nous tend la main.


Berck plage le 13 mars 1967.




Madeleine rechausse tes sabots.



1
Si tu veux bien Madeleine,
Rechaussent tes gros sabots,
En passant par la lorraine.
2
Je ne suis pas capitaine,
Mais je serai ton héros,
Si tu veux bien Madeleine.
3
Je renverrai ces sans gène,
Pour leurs méprisants propos,
En passant par la Lorraine.
4
Je consolerai ta peine,
Je calmerai tes sanglots,
Si tu veux bien, Madeleine.
5
Reviens vite à la fontaine,
Je pourrai remplir ton seau,
En passant par la Lorraine.
6
Je ferai de toi ma reine,
Maîtresse de mon château,
Si tu veux bien, Madeleine
En passant par la Lorraine.


Moulins le 28 octobre 1967.




Petit papa Noël.




Refrain
C'est aujourd'hui,
Petit papa Noël,
Oui aujourd'hui,
Ton passage annuel,
Sans aucun bruit,
Tu descendras du ciel,
Oui, à minuit,
Tu seras ponctuel.
1er couplet
Pendant que moi
Je serai dans mon lit,
Blotti au chaud,
Toi ma foi,
Tu seras dans la nuit,
Sac sur le dos.
Transi de froid,
Par la dure saison ;
Dessus les toits,
De maison en maison,
Tu passeras
Déposer tes jouets,
Tes chocolats,
Ainsi que tes souhaits.
2ème couplet
Mais n'oublie pas,
Mes deux petits souliers,
Dans tes faveurs ;
Tu verras,
Je les ai nettoyés,
En ton honneur,
Tu penseras
Je suis sur et certain,
En tous les cas,
Aux nombreux orphelins ;
Qui eux aussi
Attendent ce grand jour,
Pour qu'ami
Leur porte un peu d'amour.
3ème couplet
Pour une fois
Combien de malheureux
Seront gâtés,
Grâce à toi.
Ils sécheront leurs yeux,
Tous enchantés ;
Et dès demain,
D'un bonheur naturel,
Jouet en main,
Ils fêteront Noël,
A plein voix,
Ils crieront vers le ciel,
Merci à toi
Petit papa Noël (bis)


Moulins le 30 octobre 1968.




Toujours blanc jamais noir
Ou fidèle même dans l'erreur..



1
Si la fleur la plus belle
Perd un jour sa beauté
Une amitié fidèle
Dure une éternité.
2
Non, ne soyez pas tristes
Malgré tous vos faux pas
Votre ami loyaliste
Ne vous oubliera pas.
3
Au delà des affaires
De Vichy à Paris
Il est resté sincère
Pour Touvier ou Tapi.
4
Alors soyez sans crainte
Tant qu'il vous restera
De toute son étreinte
Il vous enlacera.
5
Et sa grande influence
Comme tous ses pouvoirs
Sont pour vous l'assurance
De n'être jamais noirs.


Saint-Cyprien le 17 décembre 1968.




Le chêne.



Refrain
La hach' par ci, la hach' par là,
La hach' qui coupait, qui coupait,
La hach' qui coupait son bois.
1
Dans un très grand domaine
Il était une fois,
En son milieu un chêne
Qui fut proclamé roi.
2
En son milieu un chêne
Qui fut proclamé roi,
Par l'allure souveraine
Il imposait sa loi.
3
Par l'allure souveraine
Il imposait sa loi,
Sur les monts et les plaines,
Les forêts et les bois.
4
Sur les monts et les plaines,
Les sommets et les bois,
Il dominait sans peine
Les sommets et les toits.
5
Il dominait sans peine
Les sommets et les toits,
Un jour la race humaine
Quand vint l'hiver, le froid.
6
Un jour la race humaine
Quand vint l'hiver et le froid
Sentant la mort certaine
Sans feu pendant des mois.
7
Sentant la mort certaine
Sans feu pendant des mois,
Se décida sans haine
A établir son choix.
8
Ce décida sans haine
A établir son choix.
C'est là qu'est la déveine
Qui frappa ce beau roi.
9
C'est là qu'est la déveine
Qui frappa ce beau roi.
Et à l'aube sereine
Scie, hache et je ne sais quoi.
10
Et à l'aube sereine,
Scie, hache et je ne sais quoi ;
Ont eu raison du chêne
Du chêne et de sa loi.
11
On eu raison du chêne
Du chêne et de sa loi ;
Son allure souveraine
Ne fût qu'un tas de bois.


Moulins le 4 septembre 1967.




Le jardinier


1
Je suis de par nature
L'ami de l'univers,
Amoureux de verdure,
Combattant du désert.
Chaussé de mes galoches,
Vêtu de mon manteau,
A la main une pioche,
Je vais à mes travaux.
2
Je suis seul et tranquille,
Respirant le bonheur,
En me rendant utile,
Je donne des couleurs
A la terre si bonne,
Cette amie de toujours,
Qui nous prête et nous donne
Notre pain chaque jour.
3
Mes produits biens mûris,
Semblent me reconnaître,
Voyant en moi l'ami
Qui leur permet de naître.
La courgette de peur
Sans doute, qu'on l'a cueille,
Se cache sous les feuilles,
Ne montrant que sa fleur.
4
La timide tomate,
Rougit en me voyant,
Et vire à l'écarlate
Sous son vernis brillant.
Surmonté d'un panache,
Le mais en épi,
Défrise sa moustache,
Sur le coup de midi.
5
Entourés de dentelle,
Carottes et radis
DE dessous leurs ombelles,
Semblent dire merci.
Et la tendre salade,
Sous le soleil d'été,
Se dresse par saccades,
Pour affrontés le jet.
6
Amateurs de breuvages,
L'oignon et le poireau
Offrent à l'arrosage,
Leur coiffure en plumeau.
Et par l'odeur typique,
Qu'ils dégagent tous deux,
Comme un effet magique
Vient picoter mes yeux.
7
Enfin tous est superbe,
Ce n'est que fleurs et fruits,
Mon potager sans herbes
Me charme et me séduit.
Je ne serai en somme
Jamais mieux qu'au jardin
Sous le parfum des pommes,
Des poires, des raisins.
8
Vous me direz peut être,
Ce n'est là qu'un verger,
Ainsi que quelques mètres,
Formant un potager.
Vous pourriez même dire,
Dans un léger sourire :
" Ce lopin après tout,
Ce n'est pas le pérou. "
9
Mais pour moi ce terrain,
Vaut plus que tout au monde,
Que Paris, que Berlin,
Bien plus que la Joconde.
C'est le paradis,
Pour celui qui veut vivre
Le spectacle inédit
Sans soucis l'esprit libre.
10
Même si ce poème,
Ne dit pas d'où je viens,
Vous avez de vous même,
Vu en moi un terrien.
Un ami de la terre,
Fier de faire un métier
Rude mais volontaire :
D'ouvrier jardinier.


Moulins le 17 juillet 1967.





Il pleut bergère.


1
Par cette soirée d'orage,
Laisse les qu'en dira t'on,
Si tu faisais ton fromage ?
2
Prends le chemin du village,
Pour abriter tes moutons,
Par cette soirée d'orage.
3
La pluie déjà se propage,
Sur l'ensemble du canton,
Si tu faisais ton fromage ?
4
Bergère tu seras sage,
Prends bien garde à ton chaton,
Par cette soirée d'orage.
5
Ce serait bien trop dommage,
Qu'il y mette le mouton,
Si tu faisais ton fromage.
6
Pour éviter le ravage,
Chasse-le de ton bâton
Par cette soirée d'orage,
Si tu faisais ton fromage.


Moulins le 30 octobre 1967.




Entrez dans la danse.


1
C'est ce soir, jour d'espérance,
Si vous venez mes amis,
Vous entrerez dans la danse.
2
Au cours des réjouissances,
Vous serez tous éblouis,
C'est ce soir jour d'espérance.
3
Avec ou sans connaissance,
Des nouveaux pas d'aujourd'hui,
Vous entrerez dans la danse.
4
Vous aurez toutes les chances,
Le bonheur vous est permis,
C'est ce soir jour d'espérance.
5
D'une simple révérence
Dans le style du pays,
Vous entrerez dans la danse.
6
Votre joie sera immense,
Vous oublierez vos soucis,
C'est ce soir jour d'espérance,
Vous entrerez dans la danse.


Moulins le 27 octobre 1967.





Quand vous quittez la ville.



1
Quand vous quittez la ville,
Pour aller couper des joncs,
Dans les petits coins tranquille.
2
Ne soyez jamais hostiles,
Faites comme Jeaneton
Quand vous quittez la ville.
3
Délaissez votre faucille,
Rapprochez vous des garçons,
Dans les petits coins tranquilles.
4
Montrez-vous assez dociles,
Tant qu'il s'agit du mouton,
Quand vous quittez la ville.
5
Mais soyez toujours agiles,
Rabaissez votre jupon,
Dans les petits coins tranquilles.
6
Prenez garde au plus habile,
N'allez pas sur le gazon,
Quand vous quittez la ville,
Dans les petits coins tranquilles.


Moulins le 29 octobre 1967.




Le vent.



Hou, hou, hou, hou, je suis le vent
Je change de nom très souvent,
Et j'ai un caractère,
Des jours clément, d'autres violent,
Quand je prends ma colère,
Devant moi le monde est tremblant.
2
Hou, hou, je suis ce vent qui changeant,
Qui calme ou énerve les gens,
Je suis méchant ou sage,
Je fais la pluie ou le beau temps,
Et à chaque passage,
J'ignore tous les mécontents.
3
Hou, hou, c'est moi le vent qui fuit
Je chante et vous perce la nuit,
Je chasse les nuages,
Ou les transforme en pluie,
Parfois même en orage,
Saccageant tout, les fleurs, les fruits.
4
Hou, hou, été, automne, hiver,
Je parcours la terre et les mers,
On m'appelle tempête,
Ou bien le vent venu d'enfer,
Les marins de corvettes,
En ont précisément souffert.
5
Hou, hou, aux pays tropicaux,
Je brûle tout de mon air chaud,
Par mon souffle en tornade,
Je suis devenu un fléau
Pour toutes les peuplades,
Qui me surnomment sirocco,
6
Hou, hou, je suis méridional,
Ce vent furieux mais régional,
Je souffle vers le large,
Refroidissant le littoral,
Je gifle les rivages,
On me prénomme le mistral.
7
Hou, hou, je suis je vous l'avoue,
Ce vent du nord qui tout à coup,
En terre catalane,
Je déchaîne et refroidit tout
Je suis la tramontane,
Survolant le mont canigou.
8
Hou, hou, c'est moi le vent du nord,
Qui va du large vers les ports,
Je ne suis qu'une brise,
Mon air ne fait jamais de tort,
On m'appelle la bise,
Je souffle et siffle sans effort.
9
Hou, hou, j'ai encore d'autres noms,
Venant de cent mille horizons,
On m'aime, on me déteste,
Ici ou là, non sans raison,
Je suis je vous l'atteste,
L'incorrigible vagabond.
10
Hou, hou, je suis le vent taquin
Qui se permet tous les matins,
Sans que nul s'y oppose,
De dérober dans nos jardins,
Le parfum de nos roses,
De nos œillets, de nos jasmins.
11
Hou, hou, c'est moi le vent fripon,
Qui soulève les cotillons,
En amoureux volage,
Je m'engouffre sous les jupons,
Des filles pourtant sages,
Qui ne me font jamais d'affront.
12
Hou, hou, je suis ce vent filou,
Qui se faufile de partout,
Je vole et je survole,
Le monde entier de bout en bout,
Et dans mes courses folles,
Je fais toujours houhou, houhou.


Moulins le27 novembre 1967.





Pourquoi cette conduite.



1
Amis dites moi vite,
Pourquoi cette conduite
Depuis mon accident ?
Pourquoi chacun hésite
A me rendre visite,
Ne serait ce qu'un instant ?
2
Moi qui croyais naguère,
Votre amitié sincère,
Me voilà affranchi,
Pourtant votre présence,
Serait dans ma souffrance,
Bénéfique aujourd'hui.
3
Où est tu toi collègue ?
Pourquoi tu me relègues,
Ne suis-je plus l'ami ?
A qui un jour de fête,
Tu offrais des fleurettes,
Pour fêter la st Louis.
4
Et vous hommes de paille
Qui m'offrez médaille
Au lendemain fatal.
Seriez-vous trop sensibles
Aux souffrances pénibles,
Ou à la vue du mal ?
5
Mais sachez que la vie
Connaît des tragédies,
Qu'on ne peut éviter
Et plus ou moins vilaine
Chacun aura la sienne
Qui viendra l'inquiéter.
6
Mais si un jour peut être
La douleur vous pénètre
Vous comprendrez celui
Qui dans la défaillance
Attendait l'assistance
D'un simple cœur d'ami.


Moulins le 26 octobre 1967.





Drôle époque ou mai 68.



1
Un étranger
Arrivé d'Allemagne,
Très enragé
Voulait tout abroger (bis)
Oui, oui, oui,
Ayant envisagé
De faire sa campagne
Il encourageait ça et là (bis)
Il encourageait
Le monde à s'insurger.
2
Les étudiants
Voyant là une aubaine
Tous mécontents
De leur enseignement (bis)
Oui, oui, oui,
Ils firent tous en cœur
Une ovation soudaine
A cet empereur ça et là (bis)
A cet empereur
Partisan de terreur.
3
Depuis ce jour
Une marée humaine
Prit tour à tour
Les décrets à rebours (bis)
Oui, oui, oui
Se disant incompris
Ces jeunes pris de haine
S'en vont à grands cris, ça et là (bis)
S'en vont à grands cris,
Clamer tout leur mépris.
4
Tous ces lettrés
On peut les voir en ville
Par rangs serrés
Dans des échauffourées (bis)
Oui, oui, oui,
Vous les retrouvés
Lançant des projectiles,
Oui bien affairés, çà et là
Oui, bien affairés,
Extrayant les pavés.
5
Les boulevards
Les rues, les esplanades
Pour la plus part
Sont barrés de remparts (bis)
Oui, oui, oui,
On peut apercevoir
D'immenses barricades
S'édifier le soir, ça et là (bis)
S'édifier le soir
Dans les coins les plus noirs.
6
Pour s'initier
Aux tactiques de guerre
Ils ont conviés
De nombreux associés (bis)
Oui, oui, oui,
Des clochards sans logis,
Des anciens militaires
Et quelques bandits, ça et là (bis)
Et quelques bandits
Devinrent leurs amis.
7
Ces malandrins,
Qu'un katangais patronne
Ont un matin
Fuit du quartier latin (bis)
Oui, oui, oui
Contraints par leurs copains
Ils quittaient la Sorbonne,
Suite à coups de main, ça et là (bis)
Suite à coups de main
Et grands coups de gourdins.
8
Si la nation
Qui approuve et tolère
Les décisions
Et les transformations (bis)
Oui, oui, oui,
Dans telles conditions
Elle ne pourra guère
A la sédition, ça et là (bis)
A la sédition
Donner satisfaction.
9
Alors pourquoi
Ces chevauchées nocturnes
Ces cris ces voix
Qui répandent l'effroi
Oui, oui, oui
Le seul et droit chemin
C'est le chemin des urnes
Où un bulletin, ça et là (bis)
Où un bulletin
Vous fera souverain.
10
Légalement la France vous appelle
Loyalement
Par son gouvernement (bis)
Oui, oui, oui
Elle vous tend la main
Une main maternelle
Venez dès demain ça et là (bis)
Venez dès demain
Bâtir votre destin.


Moulins le 15 juin 1968.




Si j'étais une hirondelle




1
Si j'étais une hirondelle
Même un simple papillon
Je survolerai ma belle
2
Je la couvrirai de mon aile
Mieux que d'un chaud cotillon
Si j'étais une hirondelle.
3
Et dans une tarentelle
De merveilleux tourbillon
Je survolerai ma belle.
4
Je serai toujours près d'elle
Frôlant son très haut chignon
Si j'étais une hirondelle.
5
Sans faillir et avec zèle
Tout près de son pavillon
Je survolerai ma belle
6
De ma présence fidèle
Je serai son compagnon
Si j'étais une hirondelle.
Je survolerai ma belle.


Moulins le 27 octobre 1967.




Si vous venez à Chaville




1
Si vous venez à Chaville
Pour fêter le 1er Mai,
Prenez bien garde aux idylles.
2
Surtout soyez très habiles
En cueillant votre muguet
Si vous venez à Chaville.
3
Si vos cœurs sont trop fertiles
Plus que la terre en forêt
Prenez bien garde aux idylles.
4
Évitez les coins tranquilles
De nos splendides bosquets
Si vous venez à Chaville.
5
Les garçons de notre ville
Dont prêts à en amourer
Prenez bien garde aux idylles.
6
Ou préparez domicile
Afin de vous marier
Si vous venez à Chaville
Prenez bien garde aux idylles.


Moulins le 28 octobre 1968.




Viens ma mignonnette.



1
Allez, viens ma mignonnette
Nous iront tous deux au bois
Pour cueillir les violettes.
2
Ce sera un jour de fête,
Passé en forêt du roi
Pour cueillir les violettes.
3
Viens ne sois pas si douillette
Tu seras seule avec moi
Pour cueillir les violettes.
4
Je te conterai fleurette
Dans un merveilleux endroit
Allez, viens ma mignonnette.
5
D'une gracieuse courbette,
Je me pencherai vers toi
Pour cueillir les violettes.
6
Et nous trouverons cachette
Pour nous abriter du froid,
Allez, viens ma mignonnette
Pour cueillir les violettes.


Moulins le 28 octobre 1967.




Le petit agneau.



Refrain
C'était un bel agneau
Gui dès son plus jeune âge ;
C'était fait cheminot
Pour aller en voyage.
1
Dans un gai hameau
Un petit agneau,
Un petit agneau volage
Quittant ses amis,
Un jour, il partit
Pour courir les voisinages.
2
Laissant en sanglots
Au sein du troupeau,
Au sein du troupeau, sa mère ;
Il prit le chemin,
Par un beau matin
En vagabond solitaire.
3
Comme un troubadour
Tant qu'il faisait jour,
Tant qu'il faisait jour, en plaine
L'agneau Capitant
Était cœur content
Bêlant à en perdre haleine.
4
Mais quand vint la nuit,
Percevant un bruit
Percevant un bruit d'orage
Le beau polisson
Fut pris de frissons
En voyant les gros nuages.
5
Cherchant pour logis
Un petit abri
Un petit abri sous branche,
Il entra au bois
Le cœur aux abois
S'abriter de l'avalanche.
6
Hélas un filou
Un gros méchant loup,
Un gros méchant loup, austère
L'apercevant seul
Auprès d'un tilleul
Lui dit viens dans ma tanière.
7
J'ai de beaux trésors
Et tout le confort
Et tout le confort, pour plaire,
Si tu viens chez moi
Je te ferai roi
Ainsi que mon légataire.
8
J'ai beaucoup d'argent
Mais n'ai pas d'enfant
Mais je n'ai pas d'enfant,
Mais je n'ai pas d'enfant, sur terre
Viens mon beau minois
Je serai pour toi
le meilleur des pères.
9
Mais voyant les deux,
Les deux vilains yeux
Les deux vilains yeux, sévères,
L'agneau tout tremblant
Voulut en bêlant
Appeler à lui sa mère.
10
Alors tout à coup
Le loup comme un fou,
Le loup comme un fou, de rage,
Sauta sur l'agneau
En sortant ses crocs
Pour en faire un vrai carnage.
11
Mais, aux environs
Un bon bûcheron,
Un bûcheron de passage,
Revenant des bois
Entendit la voix
De l'agneau perdant courage.
12
D'un élan soudain,
Il prit à deux mains,
Il prit à deux mains, sa hache ;
Mais le loup hargneux
N'était qu'un peureux
Et se sauva comme un lâche.
13
Quant au bel agneau,
Qui était sous l'eau,
Qui était sous l'eau, en nage,
Le bon bûcheron
Lui dit " mon tendron
Dès l'instant tu seras sage.
14
Tu es bien charmant
Mais rejoins maman
Mais rejoins maman chérie,
Si tu veux manger
Sans trop de danger,
Regagne ta bergerie.
15
Et voilà enfin
Comment a pris fin
Comment a pris fin, l'histoire
De ce bel agneau
Jouant au héros
Sous la pluie dans la nuit noire.


Moulins le 6 mai 1968.




Le paysan.



1
Comme un militaire,
S'en revient de guerre,
Le bon paysan,
Couvert de poussière
Rentre de ses terres,
Sur son alezan.
2
Dessous la grisaille,
Faisant ses semailles,
Parfois déprimé,
Quoique sans mitraille,
Pour lui la bataille
Ne finit jamais.
3
Toutes les conquêtes
Par lui seront faites,
Sans un coup de feu ;
Pas de mitraillette,
Pas de baïonnette,
Pourtant victorieux.
4
Il court la nature
Seul sur sa monture,
Le cœur plein d'ardeur,
L'été : les brûlures
L'hiver : les gelures,
Ne lui font pas peur.
5
Parfois dans la veine,
S'il a les mains pleines
Les gens sont jaloux ;
Pourtant quand il peine,
Souvent dans la gène,
Nul ne se dévoue.
6
Pendant que vous êtes,
Auprès des fillettes,
Leur faisant la cour.
Pour soigner ses bêtes,
Lui, passe ses fêtes
Dans sa basse cour.
7
Quoique dans l'histoire,
Ces belles victoires,
Ne figurent pas ;
Jamais nos mémoires
N'oublieront la gloire,
De se fier soldat.


Moulins le 27 juin 1968.




L'automne.



Refrain
Quand vient l'automne
Le bois frissonne
L'arbre n'a plus
Son beau manteau touffu.
Devant les portes,
Le vent rapporte
Le vieil habit
De feuillage bruni.
1
Déjà au loin la nature
N'a plus la même figure,
Les nuits froides sans égard
Lui ont retiré son fard ;
Les couleurs pourtant si belles,
Que l'on croyait éternelles,
L'ont quitté cruellement
Comme par enchantement.
2
Tout comme un enfant malade,
Devenu triste et maussade ;
La fleur d'un dernier effort
Voulait survivre à la mort.
Mais malgré son insistance,
Vaine fut sa résistance
Devant la main du destin
Qui le frappa un matin.
3
Plus de chant, plus d'allégresse,
La prairie n'est que tristesse,
Tous les oiseaux migrateurs
Recherchent refuge ailleurs.
Ils s'en vont à tire d'aile
Fuyant la saison nouvelle
Vers un pays verdoyant
Au climat plus accueillant.
4
Caché derrière les nuages,
Le soleil n'est qu'un mirage
Semblant lui même avoir peur
D'un quelque inconnu malheur.
Tandis que de gros nuages
Couvrent d'un sombre voilage
Le ciel devenu poisseux
Pourtant autre fois si bleu.
5
Il suffit en ce bas mode
D'une petite seconde
Pour que la plus belle fleur
Perde toute sa splendeur.
Ce n'est la qu'une aventure
Subie par dame nature
Mais qui pourrait dès demain
Arrivait au plus malin.


Moulins le 26 avril 1968.
















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