Poèmes 1994-2002


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Les poèmes

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Message posthume d'un chien



J'avais trois belles maîtresses
Qui ne me privaient jamais
De leurs câlins enflammés
Et de leurs douces caresses.

Choyé par tant de tendresses
J'avais cru qu'elles m'aimaient
Et m'aimerais désormais
De longues années sans cesse.

Pourtant un matin sans gêne
Elles sont parties sereines
Me laissant seul sans soutien.

Alors vaincu par la peine
J'ai pris l'envolée soudaine
Pour le paradis des chiens


Saint-Cyprien, le 12 juillet 1994




Il a subi et il s'est tu




Après avoir joué longtemps
Vous avez cru un jour portant
Comme pour vos vieilles chaussettes
Le reléguer aux oubliettes.

Lui qui était pourtant vivant
Allant, venant toujours mouvant
C'était ce qu'on nomme une bête
Dotée d'un corps et d'une tête.

Et dans ce corps divertissant
Bâti de chair, bâti de sang
Battait un cœur comme le votre
Souffrant aussi comme tout autre.

Mais vous, ne songeant qu'aux plaisirs
Ne pensiez pas qu'il pu souffrir
De ne plus voir tous ceux et celles
Qui l'avaient pris sous leur tutelle.

Sans condition et sans contrat
Étant à vous, par simple achat
Il espérait bien qu'on lui donne
Journellement sa part d'aumône.

Mais qu'est-ce l'abandon d'un chien
Après celui de l'un des siens
Pourtant lié il va sans dire
Pour le meilleur et pour le pire.

Mais comment dire à l'animal
Que tout cela était normal
Et qu'il n'avait rien d'autre à faire
Que de subir et de se taire.

Alors, il a, tant qu'il a pu
Subi, gémi et il s'est tu,
Contraint par l'abandon infâme,
Son corps ne pu, que rendre l'âme.


Saint-Cyprien, le 18 juillet 1994.




Les animaux malades du sida



Devant la montée soudaine
Des escrocs de notre temps
Monsieur Jean de la Fontaine
N'aurait pas chômé longtemps.

Il aurait mis vite en scène
Des animaux importants
Pour singer la race humaine
Pour ses méfaits révoltants.

Mais si autrefois la peste
Servit de peine céleste
Pour imager son récit

Sans aucun doute aujourd'hui
Notre sida redoutable
Ferait l'honneur de sa fable


Le 10 janvier 1995




Les oiseaux amis des vieux.



Si un jour vous découvrez
Des petits oiseaux en cage,
Les petits enfants soient bien sages.
N'écoutez pas Pierre Perret.

Car si comme il vous engage,
Vous osez les libérez,
Mes amis vous risqueriez
D'en prendre plein le visage.

N'oubliez pas que les vieux,
Qui n'ont plus de très bons yeux,
Ni de jambes très habiles.

Se sentant moins malheureux,
Près d'un oiseau merveilleux,
Qui leur chante à domicile.


Le 1er juin 1995.



La mort d'un ami.



Ce n'était qu'un bâtard, mi pinscher, mi teckel,
Un chien sans pedigree, tout petit et tout noir,
Infirme de surcroît, donc pas très beau à voir,
Mais c'était notre ami et nous l'aimions tel quel.

Hélas ce compagnon n'était pas éternel,
Alors dans un sursaut, il nous quittait un soir,
Et comme pour nous dire, un ultime ô revoir,
Leva vers nous ses yeux, puis les fixa au ciel.

Après avoir creusé, le lendemain matin,
Auprès d'un oranger, tout au fond du jardin,
Et non sans émotion, une tombe profonde.

Nous l'avons déposé dans la terre féconde,
Dans un profond respect, avec bien du chagrin,
Comme si le défunt était un être humain.


Cabestany le 16 août 1995.



Le loup et l'agneau.



Du temps de mon grand père,
Nous pourchassions le loup,
Jusque dans sa tanière,
Tout au fond de son trou.

Mais comme nos repaires,
S'amendent peu ou prou,
Nos méchants cœurs de pierre,
Se sont fait d'amadou.

Et sur le sol de France,
Le loup bien protégé,
Ne court aucun danger.

Cependant quoi qu'en pense,
L'agneau et son berger,
Peuvent être égorgés.


Le 3 avril 1999.










































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