Histoire générale de l'Algérie


Aller au contenu

Ordre de marche et combat

ORDRE DE MARCHE ET DE COMBAT
Du Corps d'Opérations de la frontière de Maroc (14 août 1844).








La bataille d'Isly, par son actualité, et la disposition des troupes si bien appropriée à la manière de combattre des Arabes, nous a fait penser que cet ordre serait heureusement reproduit dans notre travail. Les officiers y puiseront des notions utiles de tactique, et reconnaîtront avec quelle habileté et quelle prévoyance M. le maréchal Bugeaud avait disposé toutes les armes pour qu'elles se prélassent un mutuel appui.

Nous laisserons parler les rapports officiels, ainsi que les militaires qui ont déjà rendu compte de cette belle journée, qui doit être ajoutée à nos fastes militaires,
Dans un rapport du 19 août 1844, M. le maréchal BUGEAUD s'exprime ainsi : " Je passai une première fois l'Isly, au point du jour, sans rencontrer l'ennemi. Arrivés à huit heures du matin sur les hauteurs de Djarf-el-Akhdar, nous aperçûmes tous les camps marocains encore en place, s'étendant sur les collines de la rive droite. Toute la cavalerie qui les composait s'était portée en avant pour nous attaquer au second passage de la rivière. Au milieu d'une grosse masse qui se trouvait sur la partie la plus élevée, nous distinguions parfaitement le groupe du fils de l'empereur, ses drapeaux et son parasol, signe du commandement.
Ce fut le point que je donnai au bataillon de direction de mon ordre échelonné. Arrivés là, nous devions converser à droite et nous porter sur les camps, en tenant le sommet des collines avec la face gauche de mon carré de carrés. Tous les chefs des diverses parties de mon ordre de combat étaient près de moi ; je leur donnai rapidement mes instructions, et après cinq ou six minutes de halte ; nous descendîmes sur les gués, au simple pas accéléré et au son des instruments.
L'ordre de marche est indiqué par des traits non coloriés, et l'ordre de combat par ceux coloriés.
On comptait dans le camp marocain plus de 25,000 cavaliers, 10,000 fantassins et 11 bouches à feu.
L'armée française avait 8,500 hommes d'infanterie, 1,400 chevaux réguliers, 400 irréguliers, et 16 bouches à feu, dont 4 de campagne.
" De nombreux cavaliers défendaient le passage ; ils furent repoussés par mes tirailleurs
d'infanterie, avec quelques pertes des deux côtés, et j'atteignis bientôt le plateau immédiatement inférieur à la butte la plus élevée où se trouvait le fils de l'empereur. J'y dirigeai le feu de mes quatre pièces de campagne, et à l'instant le plus grand trouble s'y manifesta.
" Dans ce moment, des masses énormes de cavalerie sortirent des deux côtés de derrière les collines, et assaillirent à la fois mes deux flancs et ma queue. J'eus besoin de toute la solidité de mon infanterie ; pas un homme ne se montra faible. Nos tirailleurs, qui n'étaient qu'à 50 pas des carrés, attendirent de pied ferme ces multitudes, sans faire un pas en arrière ; ils avaient ordre de se coucher par terre, si la charge arrivait jusqu'à eux, afin de ne pas gêner le feu des carrés. Sur la ligne des angles morts des bataillons, l'artillerie vomissait la mitraille.
" Les masses ennemies furent arrêtées, et se mirent à tourbillonner. J'accélérai leur retraite, et j'augmentai leur désordre en retournant sur elles mes quatre pièces de campagne,

EXERCICES ET MANŒUVRES D'INFANTERIE.

" qui marchaient en tête du système. Dès que je vis que les efforts de l'ennemi sur mes flancs étaient brisés, je continuai ma marche en avant. La grande butte fut enlevée, et la conversion sur les camps s'opéra.
" La cavalerie de l'ennemi se trouvait divisée par ses propres mouvements et par sa marche, qui la coupait en deux ; je crus le moment venu de faire sortir la mienne sur le point capital, qui, selon moi, était le camp, que je supposais défendu par l'infanterie et l'artillerie. Je donnai l'ordre au colonel Tartas, d'échelonner ses dix-neuf escadrons par la gauche, de manière à ce que son dernier échelon fût appuyé à la droite de l'isly.
" Le colonel Jusuf commandait le premier échelon, qui se composait de six escadrons de spahis, soutenus de très près en arrière par trois escadrons du 4e chasseurs.
" Ayant sabré bon nombre de cavaliers, le colonel Jusuf aborda cet immense camp, après avoir reçu plusieurs décharges de l'artillerie ; il le trouva rempli de cavaliers et de fantassins, qui disputèrent le terrain pied à pied. La réserve des trois escadrons du 4° chasseurs arriva ; une nouvelle impulsion fut donnée, l'artillerie fut prise et le camp fut enlevé.
" Il était couvert de cadavres d'hommes et de chevaux. Toute l'artillerie, toutes les provisions de guerre et de bouche, les tentes du fils de l'empereur, les tentes de tous les chefs, les boutiques de nombreux marchands qui accompagnaient l'armée, tout, en un mot, resta en notre pouvoir. Mais ce bel épisode de la campagne nous avait coûté cher : quatre officiers de spahis et une quinzaine de spahis et de chasseurs y avaient perdu la vie ; plusieurs autres étaient blessés.
" Pendant ce temps, le colonel Morris, qui commandait les 2e et 3e échelons, voyant une grosse masse de cavalerie qui se précipitait de nouveau sur mon aile droite, passa l'isly pour briser cette charge en attaquant l'ennemi par son flanc droit. L'attaque contre notre infanterie échoua comme les autres ; mais alors le colonel Morris eut à soutenir le combat le plus inégal. Ne pouvant se retirer sans s'exposer à une défaite, il résolut de combattre énergiquement jusqu'à ce qu'il lui arrivât du secours. Cette lutte dura plus d'une demi-heure ; ces six escadrons furent successivement engagés et à plusieurs reprises ; nos chasseurs firent des prodiges de valeur : trois cents cavaliers, Berbères ou Abids-Bokhari, tombèrent sous leurs coups.
" Enfin, le général Bedeau, commandant l'aile droite, ayant vu l'immense danger que courait le 2e chasseurs d'Orléans, détacha le bataillon de zouaves, un bataillon du 15e léger, et le 9° bataillon de chasseurs, pour attaquer l'ennemi du côté des montagnes ; ce mouvement détermina sa retraite. Le colonel Morris reprit alors l'offensive sur lui, et exécuta plusieurs charges heureuses dans la gorge par où il se retirait ; cet épisode est un des plus vigoureux de la journée : 550 chasseurs du 2e combattirent 6,000 cavaliers ennemis. Chaque chasseur rapporta un trophée de cet engagement ; celui-ci un drapeau, celui-là un cheval ; celui-là une armure, tel autre un harnachement.
" L'infanterie n'avait pas tardé à suivre au camp les premiers échelons de la cavalerie ; l'ennemi s'était rallié en grosse masse sur la rive gauche de l'isly, et semblait se disposer à reprendre le camp ; l'infanterie et l'artillerie le traversèrent rapidement ; l'artillerie se mit en batterie sur la rive droite, et lança de la mitraille sur cette vaste confusion de cavaliers se réunissant de tous les côtés ; l'infanterie passe alors la rivière sous la protection de l'artillerie ; les spahis débouchent et sont suivis de près par les trois escadrons du 4e, et le quatrième échelon, composé de deux escadrons du 1er régiment de chasseurs et de deux escadrons du 2e régiment de hussards, aux ordres du colonel Gagnon.
" Les spahis, se voyant bien soutenus par la cavalerie et l'infanterie, recommencèrent l'attaque ; l'ennemi fut vigoureusement poussé pendant une lieue ; sa déroute devint complète ; il se retira, partie par la route de Thaza, partie par les vallées qui conduisent aux montagnes des Béni-Senassen.
" II était alors midi, la chaleur était grande, les troupes de toutes armes étaient très fatiguées ; il n'y avait plus de bagages ni d'artillerie à prendre, puisque tout était pris. Je fis cesser la poursuite, et je ramenai toutes les troupes dans le camp du sultan.
" Le colonel Jusuf m'avait fait réserver la tente du fils de l'empereur; on y avait réuni les drapeaux pris sur l'ennemi, au nombre de 18, les 11 pièces d'artillerie, le parasol de commandement du fils de l'empereur, et une foule d'autres trophées de la journée.
" Les Marocains ont laissé sur le champ de bataille au moins 800 morts, presque tous de cavalerie ; l'infanterie, qui était peu nombreuse, nous échappa en très grande partie à la faveur des ravins. Cette armée a perdu en outre tout son matériel ; elle a dû avoir 1500 à 2,000 blessés.
" Notre perte a été de 4 officiers tués, 10 autres blessés, 23 sous-officiers ou soldats tués, et de 86 blessés.
" La bataille de l'isly est, dans l'opinion de toute l'armée, la consécration de notre conquête de l'Algérie ; elle ne peut manquer aussi d'accélérer de beaucoup la conclusion de nos différends avec l'empire de Maroc.
" Je ne saurais trop louer la conduite de toutes les armes dans cette action, qui prouve une fois de plus la puissance de l'organisation et de la tactique sur les masses qui n'ont que l'avantage du nombre. Sur toutes les faces de la grande losange formée de carrés par bataillon, l'infanterie a montré un sang-froid imperturbable ; les bataillons des quatre angles ont été tour à tour assaillis par trois ou quatre mille chevaux à la fois, et rien n'a été ébranlé un seul instant ; l'artillerie sortait en avant des carrés pour lancer la mitraille de plus près ; la cavalerie, quand le moment a été venu, est sortie avec une impétuosité irrésistible, et a renversé tout ce qui se trouvait devant elle.
" D'après tous les rapports des prisonniers et des Arabes qui avaient vu les camps de l'ennemi, on ne peut évaluer ses cavaliers à moins de 25,000 ; ils se sont montrés très audacieux, mais la confusion rendait leurs efforts impuissants ; les plus braves venaient se faire tuer à bout portant. Il ne leur manquait, pour bien faire, que la force d'ensemble et une infanterie bien constituée pour appuyer leur mouvement.
" Avec un gouvernement comme le leur, il faudrait plusieurs siècles pour leur donner ces conditions du succès dans les batailles."


La bataille d'Isly, dit M. FLAVIEN D'ALDÉGUIER, nous reporte aux journées héroïques de l'armée d'Orient, alors que les mamelucks, ces premiers cavaliers du monde pour leur adresse individuelle et l'excellence de leurs chevaux, venaient échouer contre l'inébranlable fermeté des troupes françaises.
L'ordre de marche et de combat adopté par M. le maréchal Bugeaud est un chef d'œuvre du genre et de simplicité, qu'on peut apprécier sans être tacticien.
Cette ordonnance acquiert un degré d'intérêt plus puissant, puisque la pensée du commandant en chef s'y fond avec celle de ses officiers généraux et supérieurs, qui n'en seront que plus pénétrés pour remplir convenablement le rôle fixé à chacun, à la suite de ces communications qui préparent le succès.
On voit d'abord que la pensée mère de l'ordre du 11 au 14 août 1844, est de grouper ses forces, de les embrasser d'un coup d'oeil, mieux qu'il n'est possible de le faire dans l'ordre déployé et rectangulaire ; surtout de ne pas se laisser entamer par cette trombe
de braves cavaliers irréguliers, et de prendre immédiatement sur eux une glorieuse revanche.
En conséquence, la colonne du centre, précédée par une avant-garde composé de 4 bataillons en colonne et en losange, forme la base du système.
Au centre de cette avant-garde se tient le commandant en chef, pour aviser plus tard ayant derrière lui 4 pièces de campagne, la réserve de l'artillerie, l'ambulance, le train des équipages, les bagages des corps, et un troupeau pour assurer la subsistance de l'armée.
Les anciens nommaient les bagages impedimenta, et c'est parce qu'on n'a pas cessé de les considérer comme de véritables embarras, tout indispensables qu'ils sont, qu'on les trouve dans le centre, couverts, à droite et à gauche, par des colonnes de cavalerie, que nous numéroterons 2 et 3, lesquelles sont également flanquées de deux colonnes d'infanterie à droite et à gauche, qu'on numérotera 4 et 5.
Tel est cet ordre de marche, fermé par une arrière-garde d'un bataillon figurant la pointe postérieure, soutenu du dernier bataillon des colonnes 4 et 5, lesquels forment le carré surplace quand devra être pris l'ordre de combat.
On remarquera que les sections d'artillerie de montagne également réparties sur les points principaux marchent dans cet ordre derrière l'avant-garde, les
1er et 4e bataillons des colonnes 4 et 5, et qu'une autre section est aussi couverte par le bataillon central de l'arrière-garde.
C'est dans cet ordre que marche l'année française dans la prévision d'une prochaine rencontre ; c'est ainsi qu'elle simule un grand fourrage, qu'elle s'arrête, qu'on fait reposer les hommes et chevaux ; c'est ainsi qu'on les fait rafraîchir, et qu'elle passe une partie de la nuit.
Mais, toujours préoccupé des avantages que donne l'initiative, le maréchal, qui doit aussi rassurer les tribus incertaines, n'attend pas l'ennemi ; il marche à sa rencontre, passe une première fois l'isly au point du jour, et ce n'est qu'à huit heures du matin qu'on aperçoit les camps marocains.
Bientôt l'ordre de marche va devenir ordre de combat par les mouvements les plus simples.
La colonne du centre, précédée de l'avant-garde, dont le premier bataillon prend pour point de direction le groupe du fils de l'empereur, ses drapeaux et son parasol, ne changera rien à l'ensemble de son ordre.
Mais les bataillons d'infanterie s'échelonneront sur les flancs, et leurs carrés dessineront les quatre faces de la losange, pendant que la cavalerie, placée intermédiairement entre eux et la colonne du centre, se tiendra prête à agir ainsi que l'artillerie de montagne.
Maintenant tous les incidents de la bataille vont reproduire toute la pensée de cet ordre, où chaque arme interviendra à son tour en raison de sa nature.
Au second passage de l'isly, nos tirailleurs d'infanterie culbutent les nombreux cavaliers qui le défendent, et le maréchal se hâte de diriger le feu de ses 4 pièces de campagne sur le groupe du fils de l'empereur, que l'énergie du salut émeut quelque peu.
Alors des masses énormes de cavalerie sortent de tous les côtés et environnent la petite armée française, sur laquelle convergent les feux de ces myriades d'assaillants.
Toutefois nos carrés échelonnés ne sont point ébranlés, et nos tirailleurs placés à 50 pas en avant ne le sont pas non plus, montrant ainsi que l'infanterie française de nos jours est loin d'avoir dégénéré des héros des Pyramides et d'Héliopolis.
Cependant, des intervalles des échelons et des angles morts des carrés, l'artillerie de montagne vomissait la mitraille, et les masses ennemies arrêtées, se mirent à tourbillonner, quand les 4 pièces de campagne qui marchaient à l'avant-garde, dirigées sur elles, vinrent encore augmenter le désordre.
Dès lors le moment d'agir pour la cavalerie était arrivé, et elle modérait à grand'peine son impatience, excitée qu'elle était par les nobles exemples de l'infanterie et de l'artillerie.
Rapidement réunie et formée par la gauche en plusieurs échelons, qui doivent converger sur le camp ennemi, celui du centre particulièrement, et les autres en s'étendant vers les ailes pour balayer le terrain, nos escadrons complètent les succès de l'infanterie et de l'artillerie, et opèrent leur concentration sur le camp marocain, non sans péril, 55o chasseurs du 2° ayant eu à lutter plus d'une demi-heure contre 6,000 cavaliers ennemis, qui s'étaient rués sur notre aile droite.
Nous en avons assez dit pour compléter l'idée du croquis, et montrer que dans la pensée de cet ordre rhomboïdal, comme dans les faits, c'est l'infanterie qui commence dignement cette belle journée ; c'est l'artillerie qui vient à son tour rompre ces essaims de cavaliers merveilleusement montés, qui s'étonnent de ne pouvoir l'entamer ; c'est enfin notre cavalerie qui achève la déroute et dissipe cette nuée de chevaux biens supérieurs aux siens, parce qu'elle sait mettre un frein à sa bravoure pour conserver l'ensemble de ses escadrons.
Si les Thessaliens, qui étaient les cavaliers les plus renommés dans les beaux jours de la Grèce, faisaient usage de la losange, qui se retrouve dans les traditions que les anciens nous ont laissée, et notamment dans la tactique d'ARRiEN, il faut bien remarquer qu'on ne se rappelle aucun exemple d'une armée qui ait combattu dans cet ordre ; que c'étaient les grandes fractions de cavalerie, les iles ou escadrons d'alors, que les Thessaliens rangeaient ainsi ; et que l'emploi de cet ordre, que nous admirons cette fois dans l'armée française, parce que chaque arme, loin de former un corps compacte, conserve les espaces nécessaires pour se mouvoir et pour agir librement, conformément à sa nature, n'avait pas chez les Grecs les mêmes avantages, puisqu'il est très contestable que la pointe de la losange puisse être assimilée, comme l'ont dit quelques tacticiens, à la pointe d'un fer acéré ; que cette pointe, figurée par un seul homme à cheval, ne pouvait avoir la même force dans la charge qu'un front de plusieurs cavaliers d'une certaine étendue ; et que ces cavaliers ainsi agglomérés, quoique séparés par des intervalles, étaient sujets, comme dans l'ordre profond de la phalange, à ressentir les effets d'un désordre inévitable dans les diverses chances de la guerre, et qui se généralise forcément par l'excès de profondeur et de contiguïté.

Le général en chef, à la bataille d'Isly, ne se borne pas à préparer les armes et les esprits ; il fit répéter, toutes les armes réunies, la manœuvre qu'il avait adoptée pour combattre la nombreuse cavalerie marocaine. C'était, comme on l'a vu, un grand carré formé d'autant de petits carrés que nous avions de bataillons. L'ambulance, les bagages et le troupeau étaient au centre, ainsi que la cavalerie, formée en deux colonnes, sur chaque côté du convoi. L'artillerie était distribuée sur les quatre faces, vis-à-vis des intervalles des bataillons, qui étaient à 120 pas. On devait marcher à l'ennemi par un des angles formé par un bataillon (le 8e chasseurs d'Orléans), qui était celui de direction. La moitié des autres bataillons était échelonnée à droite et à gauche sur celui-ci. L'autre moitié des bataillons formait la même figure renversée en arrière. C'était donc une grande losange, faite avec des colonnes à demi-distance par bataillon, prêtes à former le carré. Derrière le bataillon de direction se trouvaient trois bataillons de réserve, et ne faisant pas partie du système, c'est-à-dire pouvant être détachés pour agir selon les circonstances.
Les avantages que cette disposition a sur les gros carrés à face continue serait évidents pour les hommes de l'art.
1° Cette grande losange marche avec autant de légèreté qu'un seul bataillon, car chaque bataillon n'a qu'à observer sa distance avec le bataillon qui le précède ;
2° Et, c'est le point important, chaque bataillon est indépendant de son voisin, qu'il protège, et dont il reçoit protection par le croisement des feux : il ne subit pas inévitablement les conséquences de l'échec qu'aurait éprouvé son voisin ; il a sa force en lui-même ;
3° La cavalerie peut sortir et rentrer par les intervalles au moment opportun, sans rien déranger de l'harmonie du système.

Exercices et Manœuvres d'Infanterie par M. SOYER, Capitaine Adjudant-Major au 46e de Ligne - 1846

Source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France















Revenir au contenu | Revenir au menu