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La France vivra  et le bluff anglais se meurt
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BRAVO DARLAN
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Sans attendre, sans tergiverser, l'amiral Darlan a agi selon l'avis que donnait, ici-même jeudi le Matin : il a donné des ordres pour que des navires de guerre français accompagnent désormais les  navires de commerce français, chargés de notre ravitaillement. Et, selon la déclaration de l'ambassadeur Fernand de Brinon, le pavillon français sera respecté sur les mers, même s'il doit en résulter des incidents avec les Anglais.
Il est d'ailleurs presque certain qu'il n'y aura pas d'incidents. Les odieuses et douloureuses affaires de Mers-el-Kébir et de Dakar ont montré que, lorsque la France se défendait, l'agresseur britannique reculait et prenait le large. Nous verrons demain ce que, nous avons vu hier : les vaisseaux anglais respecteront les navires français dès lors qu'ils savent qu'il pourrait leur en cuire de s'y attaquer.
Si la France avait continué à donner l'exemple de l'apeurement devant la lâcheté anglaise, elle aurait de plus en plus continué à être acculée à la famine : maintenant qu'elle donne, avec l'orgueil de son passé, l'exemple de l'énergie, elle assurera au moins son droit, qui est celui de toute nation sur terre, de manger. Et cet exemple ne restera pas isolé.
Les victoires anglaises, basées sur l'égoïsme, ont surtout été achetées par le bluff. C'en est fini aujourd'hui. Le bluff s'évanouit. La France doit maintenant se faire respecter par l'Angleterre qui est forcée de se rendre compte que nous ne sommes plus seuls devant elle.
Le Matin.
Le Matin (Paris. 1884). 1884-1944.- 10 mars 1941
 
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
LE CYNISME BRITANNIQUE
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Le gouvernement britannique voudrait, paraît- il, reprendre des relations «normales» avec la France. Mais quelles conversations sont possibles après l'effroyable crime commis par la marine anglaise à Mers-el-Kébir ?
M. Baudouin, ministre des affaires étrangères, a déclaré à Vichy qu'avant tout rétablissement des liens diplomatiques, pleine réparation devait être faite pour les victimes de l'agression britannique.
Londres n'a rien répondu et ne songe même pas à libérer ceux de nos bâtiments qui nous ont été volés.
L'Angleterre voudrait encore se servir de la France mais n'envisage nullement d'expier les assassinats dont elle s'est rendue coupable à l'égard des frères d'armes de la veille.
Il n'y a pas assez d'or anglais dans le monde pour effacer le souvenir de cette lâcheté. Que M. Baudouin ne l'oublie jamais !
C'est la France qui payera aux familles de nos héroïques marins assassinés par la flotte britannique les indemnités nécessaires. Mais l'or anglais n'est bon qu'à acheter les consciences pourries des misérables ministres qui ont conduit notre pays au bord de l'abîme.
La seule réparation que puisse offrir M. Churchill, c'est d'inscrire le mot TRAHISON sur le drapeau britannique.
 
Le Matin
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Une déclaration de M. Baudouin
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A propos de la demande par l'Angleterre de la reprise des relations normales avec la France.
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Vichy, 19 juillet.- Au début de la soirée d'hier, M. Paul Baudouin, ministres des affaires étrangères, a fait à La presse la déclaration suivante :
Après l'attaque de Mers-el- Kébir, le gouvernement français a décidé de rompre les relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne. Ordre a été immédiatement donné à notre chargé d'affaires à Londres de notifier cette décision au gouvernement anglais.
Le gouvernement anglais ne s'est pas borné à prendre acte de cette décision il a suggéré de rétablir les liens diplomatiques normaux entre les deux pays.
Le point de vue français
Le gouvernement français a aussitôt répondu au gouvernement anglais que sa demande ne pourrait éventuellement être prise en considération que si tout d'abord les navires indûment saisis par la Grande-Bretagne dans les ports anglais nous étaient rendus et que pleine réparation fût donnée pour les victimes de l'agression britannique et les dommages causés par l'agression d'Oran.
Le gouvernement français a tenu à publier ses propositions étant donné que les correspondants étrangers et la radio britannique font allusion à des négociations.
Le point de vue anglais
Les informations de Londres nous indiquent que le gouvernement britannique n'est pas disposé à accepter la libération des bâtiments français, considérée ici comme essentielle, car le souci constant du gouvernement français est de tenir les engagements pris en vertu de l'armistice, en cette matière comme en toutes les autres.
Quelles que soient les suites de l'attitude de l'Angleterre, la France aura fait tout son possible pour les éviter et n'en portera pas les responsabilités.
Les dispositions déjà prises par le chargé d'affaires français lui permettent de quitter demain le territoire britannique.
 
Le Matin (Paris. 1884). 1884-1944.- 20 juillet 1940
 
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Assassinat, mais pas « douloureux attentat».
 
Il nous semble que M. Baudouin, ministre des affaires étrangères du maréchal Pétain, aurait dû, dans son discours d'avant-hier, qualifier plus exactement ce qu'il a appelé «le douloureux attentat de Mers-el-Kébir».
Il n'y a pas eu attentat, il y a eu crime, assassinat !
Quand les Anglais tuent deux mille marins français sans défense, ils se rendent coupables d'un assassinat et non d'un «douloureux attentat».
Si le drôle, qui a nom Churchill, était abattu à coups de fusil par un parent de nos malheureux marins, ce ne serait que justice.
Jamais les Français, dignes de ce nom, ne pardonneront ni aux Anglais, ni à leur horrible Churchill le crime de Mers-el-Kébir.
L'Angleterre a voulu la guerre, elle nous a ordonné de la suivre. Nos tristes gouvernants d'alors ont jeté, sur son ordre, la France dans l'abîme.
Ce sont là des faits. M. Baudouin a raison de dire qu'un monde est mort le 10 mai. Mais M. Baudouin a eu tort d'essayer, le 2 août, d'amorcer des négociations avec l'Angleterre.
On ne négocie pas, Monsieur Baudouin, avec les misérables qui ont amené notre pays là où il est.
La dignité de la France l'interdit.
 
Le Matin.
Le Matin (Paris. 1884). 1884-1944.- 24 août 1940
 
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Les journaux. (Le matin, Le Temps, L'Ouest-Eclair)
De juin à septembre plus de six mille marins ont attendu dans les camps anglais la libération.
Le Dunkerque, au moment où, appareillant ; il file sa dernière chaine, est atteint par plusieurs obus de 380. Mais cela ne l’empêche pas de répondre coup pour coup à l’adversaire.
La Provence, touchée avant d’avoir pu appareiller, s’enfonce par l’arrière et s’échoue à la côte.
Le Strasbourg, encadré, appareille.
Quant aux contre-torpilleurs, sauf le Mogador, atteint par un obus de 380, ils parviennent à sortir de la rade, engagent deux torpilles britanniques, coulent l’un d’eux, touchent l’autre et rallient le Strasbourg qui, jusqu’à la nuit complète, subit trois attaques aériennes avec bombes et torpilles sans être atteint, les avions agresseurs ayant été gênés par le tir très violent de la D.C.A.
Cependant, à Mers-el-Kébir, nos avions rééquipés à la hâte, pouvaient, dans une certaine mesure, participer au combat. Trois avions anglais sont descendus par eux à la mitrailleuse.
Un de nos gros hydravions d’Oran abat un appareil adverse. Du côté britannique, ce ne sont pas les seules pertes : deux torpilleurs anglais sont coulés, le Hood est touché.
Deux jours plus tard, dans le cimetière de Mers-el-Kébir, l’amiral GENSOUL, commandant en chef de la flotte de l’Atlantique, pouvait dire à ses morts ce dernier adieu :
Vous avez promis d’obéir à vos chefs, pour tout ce qu’ils vous commanderaient pour l’honneur du Pavillon et la grandeur des armes de la France. Si, aujourd’hui, il y a une tache sur un pavillon, ce n’est certainement pas sur le nôtre.
Puis, devant leurs camarades morts, les marins des compagnies de débarquement défilèrent avec les visages durs des hommes qui n’oublieront pas.
Le lendemain, une nouvelle attaque des Anglais contre le Dunkerque sans défense, portait le nombre des victimes à 1.200.
 
Source : Archives de Victor Ignudetti
Dans le cimetière de Mers-el-Kébir, l'Amiral GENSOUL, salue ses morts.
Une gerbe de 380 tombe au voisinage d'un cuirassé.
Au premier plan, un mât donne l'échelle de cette montagne d'eau.
On imagine aisément dans quelles conditions difficiles, pour ne pas dire désespérées, notre flotte allait engager le combat contre un ennemi qui croyait avoir pris toutes ses précautions pour la couler tout entière et impunément. La flotte britannique, en effet, libre de sa manœuvre, possédant une supériorité écrasante de pièces battantes et d’un calibre supérieur, ayant préalablement bloqué par des mouillages de mines la passe de Mers-el-Kébir, disposant des appareils entrainés de son porte-avions pour surveiller la rade et observer les coups, pouvait espérer détruire en quelques minutes d’un tir précis tous nos bâtiments sans exception.
Mais les heures gagnées dans les négociations avaient permis à nos bâtiments de pousser les feux et d’être prêts à appareiller et à combattre.
Les premières minutes du combat sont les plus dures.
La flotte anglaise tire par-dessus le fort de Mers-el-Kébir et se trouve ainsi soustraite à la vue de nos postes de tir. De plus, elle s’entoure rapidement d’un nuage de fumée.
Une première salve tombe sur le fort de Mers-el-Kébir. La seconde projette, à toucher la digue, des gerbes hautes de plus de 100 mètres et larges de 30. Puis, des salves entières tombent à l’entrée même de la passe et sur les bâtiments qui appareillent.
La Bretagne, durement touchée à plusieurs reprises, flambe par l’arrière, explose, chavire et coule.
Ce commandant HOLLAND, on le considérait un peu comme un des nôtres : il avait été, pendant les sept premiers mois de guerre, l’officier de liaison de l’Amirauté britannique auprès de l’Amirauté française. On ne pouvait guère penser qu’un homme comme lui puisse demander à ses anciens compagnons d’armes une chose contraire à leur honneur de marins.
De même, l’amiral GENSOUL qui, pendant la guerre, avait commandé une escadre franco-britannique, et avait eu sous ses ordres, au cours d’une opération en mer du Nord, le H.M.S. Hood, pouvait légitimement penser que jamais une escadre anglaise n’ouvrirait le feu sur la flotte désarmée et qu’il ne pouvait s’agir que d’une manœuvre d’intimidation.
Au moment où l’officier britannique sortait de la rade, le commandant de la flotte anglaise signalait : Si les propositions britanniques ne sont pas acceptées, il faut que je coule vos bâtiments.
A 16 h. 56, la flotte anglaise commençait le feu. Au même instant, le signal d’ouvrir le feu montait aux drisses du DUNKERQUE, en même temps que celui donnant l’ordre de l’appareillage général.
La sortie des contre-torpilleur qui, pour protéger le Strasbourg, courent sus à l'ennemi.
Le Strasbourg, qui vient d'appareillern, ouvre le feu.
Le contre-torpilleur Mogador est atteint. La Bretagne brûle. Le contre-torpilleur Volta se présente dans la passe ; au loin, sur la mer, un rideau de fumée protège la flotte anglaise.
 
Une rade abritée, cachée dans l’ouest par une colline abrupte que dominent les forts du Santon et Saint-André, à 6 kilomètres d’Oran.
Cette matinée du 3 juillet voit se dérouler le film paisible du réveil de l’escadre au mouillage ; sur les cuirassés, les hommes passent, en tricot, leur hamac sur l’épaule ; d’autres dégringolent, avec leur gamelle et les boules de pain, les échelles des postes d’équipage. Un canot se détache du tangon et vient accoster une coupée à l’arrière en décrivant une courbe harmonieuse. Puis, une sonnerie de clairon : les hommes des compagnies de débarquement, guêtrés de blanc, s’alignent sur le pont et, le mousqueton à la main, descendent dans les chaloupes de l’escadre. Du petit port de Mers-el-Kébir, des barques de pêcheurs, aux vives couleurs du goût espagnol, appareillent sans hâte.
La flotte de l’Atlantique est là, immobilisée par l’Armistice. La disposition de la rade impose aux cuirassés de s’amarrer l’arrière à la digue, si bien que les tourelles du Dunkerque et du Strasbourg ne peuvent tirer vers le large. A côté d’eux la Provence et la Bretagne, cuirassés anciens armés de pièces de 340, et le transport d’avion Commandant-Teste. Au pied du roc, l’avant vers la passe, l’arrière amarré à un coffre, les contre-torpilleurs : Mogador, Volta, Le Terrible, Tigre, Lynx, Kersaint.
Tous ces bâtiments sont visiblement au repos. Les tentes sont établies à l’avant et à l’arrière, car les journées oranaises sont chaudes ; sur les cheminées des contre-torpilleurs sont capelés les capots de toile que les matelots chauffeurs passent à la chaux chaque matin.
Sur nos bâtiments, l’arrivée inattendue de cette imposante force navale provoque de l’étonnement qui sera bientôt de la stupeur. Un officier d’état-major français est envoyé par le vice-amiral GENSOUL, à la rencontre de l’officier britannique, le commandant HOLLAND.
Des pourparlers s’engagent à l’extérieur des filets qui protègent la rade. L’officier britannique est porteur d’un document qu’on peut résumer ainsi :
La flotte de l’Atlantique est invitée à rallier la flotte britannique ou, à défaut, un port de l’Amérique, avec équipages réduits. En cas de refus de cette offre, elle devra se saborder, sinon, par ordre du gouvernement de Sa Majesté, la flotte britannique usera de la force.
Il a déjà été dit combien cette crainte du gouvernement anglais de voir nos bâtiments tomber aux mains des Allemands et des Italiens était injustifiée. Des assurances formelles avaient été données et la Marine française n’a pas l’habitude de manquer à sa parole. Quant aux conclusions du document anglais, elles étaient irrecevables sans le fond et dans la forme : nos bâtiments, contre la force, se défendraient par la force.
Ceci fut clairement exposé dans le message que l’officier d’état-major français lut au commandant HOLLAND, dans la vedette, à l’entrée de la passe de Mers-el-Kébir, et au cours des pourpalers qui suivirent à bord du Dunkerque.
L'agonie de la Bretagne
La Bretagne est en flammes. Le cuirassé Strasbourg a largué ses amarres et prend de la vitesse. Le cuirassé Provence tire de toutes ses pièces.
Les clauses de l’armistice ont été scrupuleusement observées, et dans le délai qui avait été fixé. Sur nos bâtiments, la démobilisation est commencée ; dans les batteries de côtes et de D.C.A., les culasses ont été démontées ; dans les hangars d’aviation, les réservoirs ont été vidés de leur essence, les canons ont été démontés sur les chasseurs, les mitrailleuses sur tous les appareils ; les munitions ont été rassemblées et mises en dépôt.
Un peu avant 7 heures, un sémaphore de la côte signale des bâtiments au large. Presque en même temps, sortant de la brume matinale un torpilleur anglais, le Foxhound, se présente devant Mers-el-Kébir. Un premier message annonce qu’il a, à son bord, un officier britannique chargé d’apporter au commandant en chef de la flotte de l’Atlantique une communication de la plus haute importance.
Maintenant, les sémaphores de la côte et les timoniers des bâtiments sur rade signalent qu’une importante force britannique croise au large d’Oran. Ils reconnaissent le plus grand cuirassé du monde, le Hood, bâtiment de 42 000 tonnes armé de pièces de 380, le Valiant, le Resolution, armés également de pièces de 380, l’Ark-Royal, le plus moderne des porte-avions anglais, escortés de bâtiments légers et de torpilleurs.
Les salves anglaises atteignent le cuirassé Bretagne.
Le Strasbourg appareille en cassant ses amarres, son mât de pavillon arrière coupé par un projectile d'une salve dont on aperçoit les impacts sur l'eau.
3 juillet, 16 h 56. - Les premières gerbes de 380 tombent sur la jetée de Mers-el-Kébir
L’agression de Mers-el-kébir
En rade de Mers-e- kébir, avant l'attaque anglaise
L'agression de Mers-el-Kébir.
 
 
 

Oran, le 5 juillet 1940.
 

Monsieur le PREFET du
Département d’Oran
             ORAN
 


Monsieur le préfet,
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance les faits suivants :
Je me nomme REYNOLDS Gordon, né à Hermanmester (Bohème) le 26 Septembre 1895, Carte Identité Etrangère n° 0027. Je suis de nationalité Britannique, marié à une Française et résidant à Oran depuis 1922.
J’ai depuis cette époque pris une part active à la vie française dans ce pays, et les évènements qui se sont déroulés à Mers-el-Kébir n’ont profondément émus.
Très sincèrement reconnaissant à la France de m’avoir hébergé pendant 18 ans, je tiens dans les tragiques circonstances actuelles, à vous affirmer par la présente lettre, de mon plus entier loyalisme.
Je vous prie, Monsieur le Préfet, d’agréer, l’assurance de mon profond respect.
 
Monsieur Gordon H. REYNOLDS
18, avenue Loubet, ORAN
--------------
Sous-Directeur S.A.CHARBONAC
Lettre au Préfet du département d'Oran.
 
  PREFECTURE D’ORAN Oran, le 4 JUILLET 1940
               _______
CENTRE DEPARTEMENTAL
    D’INFORMATION
               ______
N° 2488 Le Chef du Centre Départemental
à Monsieur le Directeur du
SERVICE GENERAL DE L’INFORMATION
 
à ALGER
 

Suite à ma lettre du 4, n° 2479. –
__________
 
Je me suis rendu cet après-midi à Mers-el-Kébir et j’ai réuni les renseignements suivants :
 
(A)
 
(1°) Le croiseur « BRETAGNE » a complètement disparu sous l’eau. L’équipage comprenait 1300 hommes ; on compte 150 hommes qui auraient évité la mort, soit à la nage, soit en chaloupe. Le nombre de victimes est actuellement estimé à 1150.
On procède à des dragages au chalut pour ramener des corps si possible.
(2°) Le croiseur « DUNKERQUE » n’avait pu prendre le mer à cause d’une avarie à son gouvernail. Il a reçu un obus qui a fait 140 à 150 tués.
(3°) Le « PROVENCE » est échoué ; il a eu 4 morts.
(4°) Le « MOGADOR X61 » (on avait dit par erreur X 62) a été incendié par l’arrière ; l’incendie a été éteint. Ce navire s’est échoué ; il compte 14 morts.
 
(B)
 
On signale que les batteries côtières ont répondu au feu des Anglais ; celle du SANTON aurait allumé un incendie à bord du croiseur Amiral anglais « HOOD » ; celle de Canastel aurait coulé un torpilleur anglais.
Hier soir et cette nuit, la bataille se serait poursuivie en face de Mostaganem et du Cap Ivi.
On annonce, par ailleurs que, dans la matinée, la flotte anglaise aurait été vue de Mers-el-Kébir faisant route vers Gibraltar.
Tous les renseignements contenus dans ce deuxième paragraphe n’ont aucun caractère officiel ou certain.
 
(c)
 
A 14 heures, 96 cadavres de marins étaient réunis dans la salle des fêtes-Cinéma de Mers-el-Kébir, transformée en Chapelle ardente. A 15 heures, nous avons vu amener un chaland contenant 28 cadavres.
Les obsèques des marins sont prévues le 5 juillet à 17 heures ; l’inhumation aurait lieu dans une fosse commune creusée dans l’agrandissement du cimetière de Mers-el-Kébir. Mais ce projet se heurte à deux difficultés :
(1°) La fosse risque de ne pas être prête à cause du caractère rocheux de la terre à creuser ;
(2°) La décomposition rapide des cadavres ne permettra pas de les conserver encore ; on ne peut, d’autre part, songer à les mettre dans des cercueils à l’avance ; car ceux-ci sont livrés en planches légères de bois blanc et cèderaient à la poussée des gaz provenant de la décomposition des corps.
 
Telles furent les conclusions du Docteur MIRANTE, Directeur du Service départemental d’Hygiène, que M. le PREFET avait envoyé sur place et qui est venu à Mers-el-Kébir pendant que nous y étions.
 
Signée : TRAISSAC
 
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Copie adressée à :
Monsieur le PREFET
       (Cabinet)
                                                                   ORAN
Lettre du Chef du Centre Départemental d'Oran.
 
 
Unes des journaux
Documents divers
N'oublions pas nos 1300 marins atteints par les obus anglais le 3 juillet 1940
Le cimetière vers 1990. On remarquera le Monument aux morts de la Bretagne avec le mât du Terre Neuve
Le cimetière en 1950
Les obsèques
La Base Aéronavale d'ARZEW en cours de construction. On peut voir trois hydravions à l'ancre
Le Mogador en flammes
Ce qui reste de la Bretagne. En arrière plan le Commandant Teste
La Bretagne Chavire
La Bretagne s'enfonce par l'arrière
Départ de l'émissaire anglais
La Bretagne s'enfonce
La Bretagne explose
Les premiers obus tombent
Départ des émissaires
Vue de la rade de Mers-el-Kébir en juillet 1940
 
Photographies
3 juillet 1940
MERS-EL-KEBIR
Jean-Yves Thorrignac  2012