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(1)  Discours d’Arras, le 24 mars 1957.
(1)  L’Algérie a, en 1954, vendu à la France pour 102 milliards de marchandises, et lui en a acheté pour 172 milliards.
(2)  Il y a, en Algérie, 9 000 ouvriers agricoles européens.
(1)  Il n’y a pas, en Algérie, de discriminations raciales, comme celles qui, dans certains pays, règlementent l’entrée dans les hôtels ou les tramways, selon la couleur de la peau.
(2)  L’armée de la Libération (Tunisie, Italie, Corse, Provence, Rhin et Danube), constituée en Afrique du Nord et formée, pour la plus grande part, de volontaires, se composait de 250 000 Français d’Algérie et 240 000 Musulmans.
(3)  Dans les hôpitaux d’Algérie, on trouve neuf Musulmans pour un Européen.
(4)  Dans les seuls Territoires du Sud, plus de 3 millions de consultations ont été données en 1956 aux populations musulmanes. Il a été pratiqué 3 300 opérations des yeux.
(1)  On calcule que si l’on réussissait à élever de cinq quintaux à l’hectare le rendement de la culture musulmane, il en résulterait une augmentation de la production annuelle qui résoudrait le problème alimentaire.
(1)  Problème qui, évidemment, ne se poserait pas si, à l’exemple de certaines nations, la France avait anéanti – ou même simplement laissé s’éteindre – la population autochtone ; mais ce n’est pas ainsi qu’opère le « colonialisme » français.
(2)  Une des plus fortes existant dans le monde.
(3)  Les nomades, éternels ennemis des sédentaires.
(4)  Quatre quintaux et demi à l’hectare au lieu de neuf. (A noter que ce dernier chiffre est, à cause de la pauvreté du sol, très inférieur, lui-même, aux rendements de la métropole qui atteignent vingt-trois à vingt-cinq quintaux à l’hectare.)
(1)  Parce que, si étrange que cela paraisse, l’Algérie n’a que 11 millions d’hectares de terres cultivables : 11 millions d’hectares sur 220 millions. Une proportion de 5 %.
 
(2)  A Boufarik, en quatre ans, de 1837 à 1840, on compte 331 colons décédés sur 450.
 
(3)  C’est une erreur de croire qu’une conversion de ce vignoble en cultures de céréales améliorerait la situation alimentaire. Ces terres seraient-elles même distribuées gratuitement à de petits exploitants, que leur production en céréales serait loin d’atteindre chaque année la valeur de vingt milliards de francs qu’elles assurent actuellement sous forme de salaires.
 
(4)  Le nom d’Algérie date d’une ordonnance de 1842.
Il faut savoir :
   que l'Algérie n'est pas, comme certains le croient, une terre de richesses fabuleuses où quelques gros colons, vautrés dans leur or, tiennent en esclavage une population d'indigènes faméliques.
 
Il faut savoir :
   que sur 1 200 000 Français européens qui habitent l'Algérie, on compte à peine 21 000 colons,
21 000 colons dont 120 seulement ont des propriétés qui excèdent deux cents hectares,
dont 7 000 ne possèdent pas chacun dix hectares ;
   qu'il y a donc en Algérie 1 180 000 Français européens qui ne sont pas des colons. Que sont-ils ? Des artisans, des employés, des ouvriers, des fonctionnaires, des commerçants, des avocats, des médecins, des ingénieurs... exactement comme on en voit à Draguignan, à Nevers et à Evreux ;
   qu’en dehors d’une classe aisée qui comprend à peine 15 000 personnes, le revenu moyen de ces Français d’Algérie est inférieur de 20 % à celui des Français de la métropole.
   Mais que ces Algériens, tout en restant profondément français, sont aussi attachés au pays qu’ils habitent que les Français de France le sont à leur province.
   Car leurs grands-parents ou arrière-grands-parents, lorsqu’ils se sont établis en Algérie, n’y sont pas venus pour s’y enrichir et retourner ensuite chez eux ; ils y sont venus pour y vivre, pour s’y fixer définitivement, pour que leurs enfants y demeurent. Ils sont devenus des autochtones.
 
Il faut savoir :
   que l’Algérie n’a que 11 millions d’hectares de terres cultivées (1),
et que sur ces 11 millions d’hectares, 9 millions, c’est-à-dire plus des trois quarts appartiennent à la population musulmane, 2 millions d’hectares seulement à des Européens.
 
Il faut savoir :
   que la plus grande partie des terres européennes a été gagnée sur des steppes jadis incultes ou sur des marais jadis inhabités parce que mortellement insalubres (2) ;
   que le vignoble algérien, qui occupe 372 000 hectares, a été, dans sa presque totalité, créé de toute pièce par des Européens, et qu’il distribue, chaque année, près de vingt milliard de francs de salaires (3).
 
IL FAUT SAVOIR AUSSI…
Il faut savoir :
   que le pays qui se nomme aujourd’hui l’Algérie n’était pas en 1830, à l’arrivée des Français, un Etat comme l’étaient le Maroc et la Tunisie ;
   que ce pays se composait alors d’un ensemble de tribus sans aucun lien entre elles ;
   que ces tribus étaient même animées les unes envers les autres d’une hostilité que l’occupant turc avait pris bien soin d’entretenir, de crainte qu’une même haine pût les unir contre lui ;
   que le sentiment de patrie était, chez ces populations, totalement ignoré ;
   que ce pays n’avait même pas de nom. (4)
 
Il faut savoir :
   qu’en ce pays régnait, à l’état endémique, la peste, la variole, le typhus, et que le chiffre de la population était en diminution constante depuis l’époque romaine ;
   que ce chiffre de la population musulmane, qui était, en 1830, tombé à moins de deux millions, est aujourd’hui de huit millions trois cent mille ;
   que la population musulmane s’accroît actuellement de 225 000 âmes chaque année – ce qui pose un grave problème sur le plan alimentaire (1) ;
   qu’un des effets de cette progression démographique (2) est que la moitié de la population musulmane est âgée de moins de vingt ans.
 
Il faut savoir :
   qu’avant l’arrivée des Français, les plaines étaient inhabitées, les cultivateurs ne pouvant se mettre à l’abri des pillards (3) qu’en demeurant dans les montagnes ;
   que 700 centres ruraux furent alors créés et aménagés par l’Administration française, lesquels sont devenus des villages qu’habitent aujourd’hui les deux éléments de la population – et certains même des villes (comme Sidi-bel-Abbès, Boufarik, Tizi-Ouzou, Bordj-Bou-Arréridj…) ;
   qu’en raison de leurs méthodes archaïques ; les agriculteurs musulmans n’obtenaient, jusqu’à ces dernières années, dans la culture des céréales, que des rendements très inférieurs à ceux     qu’enregistrent les agriculteurs européens (4) ;
 
que l’éducation technique des agriculteurs musulmans a été dès lors organisée sur une grande échelle par la création d’organismes nommés Secteurs d’Amélioration Rurale (S.A.R.) qui, établis en grand nombre dans le bled, ont pour mission de mettre à la disposition du fellah du matériel moderne et de lui enseigner les méthodes rationnelles de travail (1) ;
qu’outre les nombreux forages de puits qui ont été pratiqués dans les régions dépourvues d’eau, onze grands barrages ont été construits, qui permettent d’irriguer 140 000 hectares.
 
IL FAUT SAVOIR ENCORE…
Il faut savoir :
   que la nationalité française a été donnée à tous les Musulmans algériens par un senatus-consulte de 1865 ;
   qu’une loi du 20 septembre 1947 a proclamé l’égalité absolue des droits entre Français d’origine métropolitaine et Français-Musulmans ;
   que cette loi de 1947 déclare notamment toutes les fonctions dans les administrations, les services publics ou concédés, dans les armées de terre, de mer ou de l’air et dans la magistrature, également accessibles aux deux éléments ethniques ;
   qu’un décret de mars 1956, tenant compte de ce que les jeunes musulmans éprouvent souvent, du fait de certaines coutumes familiales, un retard dans leurs études, a reculé, pour ceux-ci, la limite d’âge dans tous les examens et concours.
 
Il faut savoir :
   que l’enseignement primaire compte, en Algérie, 12 000 classes fréquentées par 523 000 enfants, dont 350 000 enfants musulmans ;
   que l’enseignement secondaire est donné, dans 51 lycées et collèges, à 35 000 élèves, tant européens que musulmans ;
   que l’Université d’Alger, la troisième de France, compte 5 200 étudiants, dont 550 musulmans ;
   que la formation professionnelle est donnée à plus de 12 000 élèves des deux groupes ethniques.
 
Il faut savoir :
   que, dans toutes ces écoles, les enfants musulmans et européens sont reçus sans aucune distinction, comme ils le sont, du reste, partout (1). Coude à coude sur les bancs de l’école, les Français des deux origines se retrouvent coude à coude dans les rangs de l’armée où se forgent entre eux les liens d’une indestructible amitié. (2)
 
IL FAUT SAVOIR ENFIN…
Il faut savoir enfin, nous le disons un peu en désordre :
   que l’équipement sanitaire de l’Algérie comprend :
       - 150 hôpitaux, avec 30 000 lits (3),
       - un Institut Pasteur,
       - 2 000 médecins,
       - des colonnes médicales mobiles qui luttent sans répit contre le paludisme, la tuberculose, le trachome (4),
       - sans parler d’innombrables œuvres privées ;
   que l’Algérie a :
       - un réseau routier de 80 000 kilomètres sur lequel circulent 130 000 véhicules automobiles (voitures et cars),
       - un réseau ferroviaire de 4 350 kilomètres, transportant chaque année 15 millions de voyageurs,
       - 32 aérodromes, sur lesquels atterrissent annuellement 10 000 avions,
       - 14 ports modernes,
       - 16 000 kilomètres de lignes téléphoniques,
       - Une production électrique de 950 millions de kilowatts-heure.
 
  que l’Algérie est tout ensemble le principal client et le principal fournisseur de la métropole (1) ;
   que les Français européens paient, à eux seuls, 80 % des impôts directs – lesquels sont consacrés, pour les neuf dixièmes, à l’amélioration des conditions de vie des populations musulmanes ;
   que les Musulmans algériens qui travaillent en France envoient, chaque année, 40 milliards de francs à leurs familles ;
   que les salaires agricoles sont les mêmes pour les Européens (2) et pour les Musulmans, et que ces salaires, bien que considérés par la France comme trop bas, sont à égalité avec ceux d’Espagne et d’Italie, et quatre à cinq fois supérieurs à ceux des fellahs des bords du Nil ;
   que, pour faire face à l’accroissement de la population – lequel nécessite la création de 60 000 emplois nouveaux chaque année – il est fait actuellement un intense effort d’industrialisation de l’Algérie, notamment dans la zone de Colomb-Béchar où l’on trouve, en importants gisements, charbon, fer, manganèse, cuivre, et où a surgi, en quelques semaines, au milieu des dunes de sable, une véritable ville-champignon qui s’étend tous les jours ;
   que cette industrialisation du Sud-algérien peut être puissamment aidée par la découverte faite récemment au Sahara de poches de gaz naturel dont l’une, celle de Djebel-Berga, près d’In-Salah, est d’une exceptionnelle importance ;
   que la prospection minières faites au Sahara ont révélé l’existence d’importants gisements de fer, de cuivre, de plomb, de potasse, de tungstène, de nickel, d’étain, de chrome, d’uranium ;
   que le seul gisement de fer de Tindouf pourra fournir quelque dix millions de tonnes annuellement, ce qui dépasse largement la capacité d’absorption de l’industrie française ;
 
Et disons, pour finir :
   que les prospections pétrolières, pratiquées depuis 1952, sont confiées à quatre sociétés dans lesquelles les trois quarts des capitaux sont français ;
   qu’en cinq points déjà les sondages se sont révélés productifs ;
 
   que les réserves en pétrole du Sahara sont, d’après les estimations les plus modérées, de même importance que celle du Vénézuéla – dont la production annuelle représente actuellement le cinquième de la production mondiale ;
   et qu’ « avant dix ans, a déclaré le président du Conseil Guy Mollet (1), le Sahara pourra satisfaire au moins la moitié des besoins de l’Europe. »
 
Mais n’oublions pas :
   que le sous-sol saharien a d’autres richesses : ses nappes d’eau artésienne ;
   que l’une d’elles, dite de l’Albien, d’une capacité de dix mille milliards de mètres cubes, s’étend, dans le Sud-Algérois, à une profondeur d’environ quatorze cents mètres, sur une superficie supérieure à celle de la France ;
   que les moyens actuels de forage permettent de faire jaillir l’eau, en trois semaines ou un mois, en un point quelconque de cette vaste région et donc d’y créer autant de centres de culture qu’on le désirera ;
   que pour commencer, des cités verdoyantes ne tarderont pas à apparaître à côté des puits de pétrole ;
  et que, la vie se répandant de proche en proche sur toute l’étendue des régions aujourd’hui désertiques, le Sahara « peut devenir demain, comme le déclarait récemment M. M.-E. Naegelen devant l’Académie des sciences morales et politiques, une prodigieuse oasis qui étonnera le monde ».
   Terminons sur cette réconfortante perspective qu’a développée en détail l’ancien Gouverneur général de l’Algérie, faisant sienne la formule du président du Conseil : « LE MIRACLE SAHARIEN SERA LA GRANDE TACHE DE NOTRE GENERATION  ».
   Et associons-nous à sa conclusion, lorsqu’insistant sur la nécessité de vocations sahariennes, il citait ce mot de M. Louis Armand, président du Bureau industriel africain : « Le Sahara devra être non seulement un réservoir de ressources minières et pétrolières, mais une école d’énergie et d’initiative pour les Français.  »
 
Alger, avril 1957.
Réactions des Français d'Algérie en 1957.
 
"On parle du colonialisme algérien et beaucoup de Français de la métropole, jugeant d'après certains représentants de l'Algérie au Parlement, croient qu'il n'existe dans ce pays que de grosses fortunes. On est persuadé que les Européens ont mis la main sur la plus grande partie des bonnes terres, alors que 70 % de celles-ci (7.000.000 d'hectares sur 9.700.000) sont entre les mains des Indigènes qui possèdent en outre les neuf dixièmes de l'élevage et les deux tiers des oliveraies. Quant aux magnats de la colonisation, aussi bien Français que Musulmans, ils ne sont qu'une minorité qui tire sa puissance économique et politique du fait que, quoique minorité, ils détiennent plus de la moitié de la production. De là une concentration de richesse entre les mains d'un petit nombre qui confère à celui-ci une influence avec laquelle l'Etat doit compter. En Algérie, la population européenne est composée en très grande majorité de moyens et de petits colons, de fonctionnaires, de commerçants, d'employés, d'ouvriers et le revenu moyen de la plupart est inférieur de 20 % à celui des Français de la métropole." (Gabriel Esquer)
 
Le Ravin Rouge de Anne Cazal.
 
"Le peuple français d'Algérie était la fusion harmonieuse de toutes les régions de France et des autres pays de l'Europe méridionale mais tous étaient nés et avaient grandi sous le même drapeau, les mêmes lois, le même enseignement et le même attachement pour cette France lointaine qu'ils appelaient leur Mère-Patrie."
 
Charles de Gaulle, au fil de l'épée (1930)
 
"Un homme d'Etat ne devrait jamais mentir au peuple. D'autre part, il devrait faire très attention à ce qu'il dit et au genre de vérité qu'il présente, à l'heure à laquelle il la présente, et à la manière dont il la présente."
 
Hocine Aït-Ahmed, fondateur et chef historique du FLN.
 
"Chasser les Pieds-Noirs a été plus qu'un crime, une faute, car notre chère Patrie a perdu son identité sociale". Il ajoute, "n'oublions pas que les religions, les cultures juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd'hui hégémonistes. Avec les Pieds-Noirs et leur dynamisme, je dis bien les Pieds-Noirs et non les Français, l'Algérie serait aujourd'hui une grande puissance Africaine, Méditerranéenne. Hélas !
Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques, stratégiques.
Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l'Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens".
*
La propagande Française présentait les Pieds-Noirs comme des négriers faisant suer le burnous. Ils refusaient soi-disant l'accès à l'école aux enfants arabes. Pour ma part, je me souviens d'avoir eu autant de camarades de classe de toutes communautés confondues: Chrétienne, musulmane, juive ou protestante, et ce, tant à Alger que dans le bled...voire plus dans ce dernier.
Rumeur et calomnie ont fait leur œuvre, et il faut aujourd'hui que ce soit l'ex ennemi FLN qui rétablisse la vérité !!!
Par ailleurs, il faut quand même se souvenir que les lois qui s'appliquaient sur place, en Algérie, étaient celles votées à Paris par des Députés non pieds-noirs mais bien français de France !
Revue "Ensemble" de l'Association culturelle d'éducation populaire, juin 2005.
 
Bachir Ben Yamed
"A son indépendance, nul pays extérieur au monde occidental, Japon et Afrique du Sud exceptés, ne disposait d'une infrastructure aussi développée que celle de l'Algérie".
(Directeur de "Jeune Afrique") 
 
Boualem Sansal
"En un siècle, à force de bras, les colons ont, d'un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul, l'amour pouvait oser pareil défi...Quarante ans est un temps-honnête, ce nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous, qui sommes ses enfants"
 
Belkacem Ibazizen
"La scolarisation française en Algérie a fait faire aux arabes un bond de mille ans".
 
Abderrahmane FARES
"S'il est en Algérie, un domaine où l'effort de la France ne se discute pas, c'est bien celui de l'enseignement. On doit dire que l'école a été un succès certain. Les vieux maîtres, les premiers instituteurs, ont apporté toute leur foi pédagogique, sans arrière-pensée, et leur influence a été extrêmement heureuse".
 
Ibn KHALDOUN avait constaté au 14ème siècle...
"Là où passent les arabes, le désert les talonne"
 
Maurice CHALLE, Général d'Armée Aérienne. Commandant en Chef des Forces Françaises en Algérie  de la fin 1958 à avril 1960
 
"Ce n'est pas tant d'avoir abandonné des territoires qui fait la culpabilité de la France que d'avoir abandonné des hommes qui avaient notre parole et des principes qui sont le fondement de notre civilisation. Et nous n'étions pas vaincus comme en 1763. Si de Gaulle réussissait à devenir un super-Tito, à être à la tête de la cour des Miracles, à faire du tiers monde une troisième force, ce qui est d'ailleurs impossible parce que le pôle d'attraction est trop faible, il n'en serait que plus coupable."
 
"Les fellaghas de l'intérieur, tout au moins ceux qui étaient capables de penser, luttaient en réalité pour obtenir la reconnaissance de leur dignité d'hommes et l'égalité des droits et non pas pour une indépendance qui leur faisait peur.
Et il faut bien reconnaître que nous étions d'accord avec eux sur le fait que les politiciens français, malgé leurs déclarations égalitaires, n'avaient jamais voulu considérer les Musulmans algériens comme des citoyens à part entière. Et de Gaulle le premier." Prison de Tulle, janvier 1963.
 
"Il est probable que l'affaire algérienne sera notée dans l'Histoire comme un exemple majeur du mensonge et de la méthode du rideau de fumée, portés au comble de l'art." Prison de Tulle, janvier 1963.
Extraits de son livre "Notre révolte" aux Editions Presse de la Cité - 1968.
 
1962 - Entretien Monseigneur LACASTE avec Christian FOUCHET.
 
M. Fouchet reprochant à Mgr Lacaste qu'il a eu tort de ne pas avoir désavoué les crimes de F.L.N.
Réponse de Mgr Lacaste : "Je ne saurai accepter de leçon de vous quant à ma gaçon d'agir dans le cadre de ma mission pastorale…Ce que n'a pas ajouté, dans ses mémoires, Christian Fouchet, c'est qu'après cette digne et cinglante réponse, Mgr Lacaste ajouta :
" Toutefois, monsieur le Haut-commissaire, si des paroles incitant la population à la non-violence vous paraissent indispensables, je veux bien les prononcer. A une condition toutefois. Que je sois autorisé, au préalable, à déclarer combien le sort de l'Algérie a été indifférent de tout temps à la France. La colonie fut un remarquable moyen de se débarrasser de certains individus encombrants. Déjà, en 1848, furent transplantés sur une terre inculte, dans l'insécurité, des chômeurs parisiens soumis à un régime militaire particulièrement sévère. En 1851, ce sont des citoyens, estimés trop républicains, qui seront déportés. En 1871, les Alsaciens et les Lorrains devront, à leur tour, arrivant dans le plus complet dénuement, refaire leur existence en Algérie. En quoi la France a-t-elle porté d'intérêt à l'Algérie ? Egoïstement, les gouvernements, les partis politiques ne verront dans ce pays que la possibilité de renforcer leur audience. Aussi feront-ils attribuer des lots de terre importants à leurs grands électeurs ; aussi remplaceront-ils souvent la noblesse du sang, classe dirigeante héréditaire chez les Musulmans, par des hommes que l'on comblera d'honneurs et de prébendes. Et, aujourd'hui, quelle reconnaissance manifeste la Métropole à l'Algérie qui a envoyé ses fils combattre en 1914-1918 d'abord sur le front français, qui a ensuite délivré une partie de la France, de la Provence au Rhin, alors que la Métropole était occupée, depuis la défaite, par l'ennemi ? Aucune gratitude, vous le savez. Aussi, concluait Mgr Lacaste, je  devais leur dire de ne plus attendre de compréhension de la part de la France, qui a décidé de les chasser de leur sol natal. Qu'ils ne tentent pas de s'y opposer. Leur résistance serait brisée dans le sang."
"Christian Fouchet réfléchit un court instant : "Non, Monseigneur, cette déclaration est impossible. D'ailleurs, les décisions prises par les autorités françaises sont irréversibles." Il se leva, tendit la main à l'évêque : "Espérons, Monseigneur, que nous nous retrouverons en des circonstances moins pénibles."
Le clergé d'Algérie n'était pas entièrement à l'image de Mgr Duval.
 
Source : Extrait du livre "Ce que je n'ai pas dit" de Edmond Jouhaud.
 
Germaine TILLON
 
Il y a en Algérie, sur 1 042 409 non-Musulmans, exactement 19 400 colons au sens strict, dont 7 432 possèdent moins de dix hectares et sont de pauvres gens, à moins qu'ils ne soient des retraités, des commerçants, des fonctionnaires possédant un terrain qui ne fait pas vivre. Des "vrais" colons, il y en a 12 000 environ, dont 300 sont riches et une dizaine excessivement riches.
 
Extrait de "L'Afrique bascule vers l'avenir"
J-A CALZARONI
Directeur de l'école d'Hennaya
Ecoles et Mairie d'hennaya
Hennaya
« Aux colons d’Hennaya, je dédie ce petit ouvrage en souvenir des bonnes relations que nous avons entretenues pendant neuf ans.
Avant d’en tracer les premières lignes je tiens à saluer le mémoire de tous les anciens colons, pionniers de la première heure, qui furent les artisans du développement de la colonisation en ce pays. Terrassés par les fièvres, menant une vie dure et presque misérable, ils ont néanmoins défriché le sol et préparé des terres de culture que leurs descendants ont heureusement su mettre en valeur.
Hennaya est devenu le centre agricole le plus florissant de la région de Tlemcen grâce au labeur intense des fils des premiers colons. Il m’est agréable de leur rendre hommage. »
Le blason de l‘Algérie Française
André LECOCQ
Histoire des débuts de la colonisation dans la subdivision de Tlemcen - 1842-1870
Hélie de Saint-Marc (Grand Officier)
1922 - 2013
Albert CAMUS
1913 - 1960
Bachaga BOUALAM
1906 - 1982
Ferhat ABBAS
1899 - 1985
Hennaya
« Nous verrons ensuite comment ces colons venus de tous les coins de la Métropole et aussi de l’étranger ont, petit à petit, aménagé cette région qui était confiée à leurs soins et à leurs travaux.
… Nous tâcherons de reconstituer comment, par un travail opiniâtre, malgré des échecs, malgré des revers immérités, les colons ont fini par transformer cette région en un magnifique domaine agricole où les cultures et l’élevage étaient fort développés, où l’industrie et le commerce, malgré des conditions quelquefois assez défavorables, avaient cependant obtenu des réussites intéressantes.
… Véritablement ces premiers colons de l’âge héroïque de la colonisation ont bien mérité de leurs descendants, qui n’ont souvent eu qu’à suivre aux endroits même qu’ils avaient eux-mêmes reconnus et signalés, les exemples de travail et de labeur que leur avaient donnés leurs ancêtres. »
 
« C’est la dernière responsabilité qui nous incombe : éviter que nos enfants aient un jour les dents gâtées par les raisins verts de l’oubli. Ecrire et raconter inlassablement, non pour juger mais pour expliquer. Ouvrir la porte à ceux qui cherchent une trace du passé et qui refusent le silence, repiquer chaque matin le riz de nos souvenirs… Ne pas lâcher prise, jamais, pour celui qui est demeuré dans le Bien et dans l’amour est resté là-bas dans une colline de l’Alma… »
 
« Les hommes de ma famille étaient pauvres et sans haine et n’ont jamais opprimé ni exploité personne.
Les trois quarts des français d’Algérie leur, ressemblaient. »
 
« Si la thèse de l’abandon triomphait, les conséquences seraient terribles pour les Arabes comme pour les Français. C’est le dernier avertissement d’un écrivain voué depuis vingt ans au service de l’Algérie »
" Montrer aux Français d'aujourd'hui qui l'ignorent, à ceux de demain qui pourraient ne pas lire dans les manuels d'histoire, l'Algérie telle qu'elle fut, telle qu'elle était hier, celle que des Pieds Noirs ont bâtie sans contrainte, avec des erreurs parfois, des retouches souvent, mais avec amour dans la fraternisation. "
"Je ne suis ni de droite, ni de gauche, ni d'aucun parti, mais je ne suis pas pour autant un homme seul, car, venus de tous les horizons, des hommes me comprennent, me soutiennent, sont mes amis, ma force.
Je ne suis pas un homme politique car ce n'est pas avoir fait de la politique que d'avoir demandé à rester français.
La France est mon pays, au même titre que vous, monsieur Dupont. Nous l'avons défendue ensemble, sous le même uniforme, dans les plis du même drapeau. Le sang des vôtres et des miens s'est mêlé pour défendre cette terre de France sur laquelle je ne suis pourtant pas né.
Et vous m'avez abandonné, monsieur Dupont. Je ne suis pas un homme politique, je ne suis même pas un écrivain. Je suis un Français moyen. Je veux qu'on le sache. Pour le rester, français, j'ai tout abandonné en Algérie, les miens, mes terres, mes biens. Maintenant, j'essaie de m'habituer au soleil de la Camargue, de m'habituer et d'oublier.
C'est donc le témoignage d'un Français moyen que j'ai voulu présenter dans ces lignes, le témoignage d'un Français humilié, trompé, bafoué, d'un père aussi qui a donné son fils à la France ainsi que dix-sept de ses proches parents.
Si j'ai volontairement laissé dans l'ombre certaines périodes de cette tragique histoire, les plus récentes, c'est qu'elles feront l'objet d'un autre volume... plus tard.
Je veux remercier ici, tous ceux, qu'ils soient musulmans ou métropolitains, qui m'ont soutenu et me soutiennent encore.
Une seule parole fait parfois plus de bien qu'un discours, si elle vient du coeur."
 
Préface du livre : "Mon Pays, La France"
Dans L’Entente franco-musulmane du 23 février 1936, Ferhat Abbas  fera à travers des lignes restées célèbres, cette émouvante profession de foi : « Si j’avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste […]. Je ne mourrai pas pour la patrie algérienne, parce que cette patrie n’existe pas. Je ne l’ai pas découverte. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les vivants et les morts ; j’ai visité les cimetières : personne ne m’en a parlé […]
Nous avons donc écarté une fois pour toutes les nuées et les chimères pour lier définitivement notre avenir à celui de l’œuvre française dans ce pays. Mais sans l’émancipation  des indigènes, il n’y a pas d’Algérie française durable. »
 
"La France a commis un crime : Elle a livré le peuple algérien aux tueurs et aux assassins !"  
Jean-Yves Thorrignac  2012