Extraits du livre de Chantal Morelle « Comment de Gaulle et le FLN ont mis fin à la guerre d’Algérie»
De son côté, le général de Gaulle ne veut pas « accepter de replier tous les musulmans qui ne s’entendraient pas avec leur gouvernement ! » et il s’insurge d’ailleurs contre le terme de « rapatriés », car ils ne rentrent pas sur leur terre en venant en France, ils sont des « réfugiés ».
Le général de Gaulle juge inacceptables ces départs massifs : « les Européens nous donnent un spectacle à la fois vaudevillesque et sanglant », déclare-t-il aux ministres au début du mois de juin.
Le président de la république va même jusqu’à s’irriter de l’usage du terme de « rapatrié », qu’il juge inapproprié au profit de celui de « replié »
Extraits de ses propos à différents Conseils des ministres.
« L’intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs », propos rapportés par de gaulle en Conseil des ministres. 04 mai 1962.
Un autre jour, à Peyrefitte qui lui expose « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés… », Le Général répond sèchement : « N’essayez pas de m’apitoyer ! »
De Gaulle à Peyrefitte : « Ils ont été absorbés comme par un papier buvard. Ça aurait pu être un fléau pour la France. Nous constatons qu’ils contribuèrent à l’expansion française »… 22 juillet 1964.
De Gaulle, en Conseil des ministres.
" Qu'est-ce que c'est que tous ces Fernandez, ces Lopez et autres Segura qui se voudraient français?". 04 mai 1962.
Au conseil des ministres du 18 juillet 1962, en parlant des Pieds-Noirs, De Gaulle dit : « Il faut les obliger à se disperser sur l’ensemble du territoire ».Et Joxe renchérit : « Dans beaucoup de cas, il n’est pas souhaitable qu’ils s’installent en France où ils seraient une mauvaise graine ». Extrait du livre d'Alain Peyrefitte "C’était De Gaulle".
Boualam à de Gaulle
"mais nous allons souffrir, Monsieur le président "
"Eh bien, vous souffrirez ! "
C’est tout ce qu’il a trouvé. Quelques jours plus tard il disait à Lauriol :
"Ces gens-là sont des Arabes, ils ne nous aiment pas, nous n’en voulons pas". Extrait du livre du Bachaga Boualam "Mon Pays la France".
A un autre député UNR, Léon Delbecque, également partisan de l’Algérie française:
« Et puis, Delbecque, vous nous voyez mélangés à des Musulmans? Ce sont des gens différents de nous. Vous nous voyez mariant nos filles avec des Arabes?» (La Tragédie du Général de J. - R. Tournoux , Editions Plon - 1967)
Au général Koenig:
«Evidemment, lorsque la monarchie ou l’empire réunissait à la France l’Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, le Roussillon, la Savoie, le pays de Gex ou le Comté de Nice, on restait entre Blancs, entre Européens, entre chrétiens … Si vous allez dans un douar, vous rencontrerez tout juste un ancien sergent de tirailleurs, parlant mal le français (…) Tous ces bicots se chamaillent. Ils aiment les fusils, ils aiment s’en servir. Ils ont la manie de la fantasia » (La Tragédie du Général).
« Les Arabes, ce n’est rien. Jamais on n’a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines»… « Ce sont d’habiles politiques. Ils sont habiles comme des mendiant » (La Tragédie du Général de J. - R. Tournoux , Editions Plon - 1967)
Extrait du livre de Cyrus Sulzberger "Les Derniers des géants" :
« Qu’est-ce que les Arabes ? Les Arabes sont un peuple qui, depuis les jours de Mahomet, n’ont jamais réussi à constituer un Etat … Avez-vous vu une digue construite par les Arabes ? Nulle part. Cela n’existe pas. Les Arabes disent qu’ils ont inventé l’algèbre et construit d’énormes mosquées. Mais ce fut entièrement l’œuvre des esclaves chrétiens qu’ils avaient capturés … Ce ne furent pas les Arabes eux-mêmes … Ils ne peuvent rien faire seuls» ( Les Derniers des géants, Editions Albin Michel -1972).
Extrait du livre d'Alain Peyrefitte "C'était de Gaulle" :
« Des Français, ces gens-là! Avec leurs turbans et leurs djellabas!» ( C’était De Gaulle. Editions Gallimard - 2000)
Extrait du livre de Benjamin Stora "Le transfert d'une mémoire" :
« Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont les Arabes, les Français sont les Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisons l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées!» ( Le Transfert d’une mémoire, Editions. La découverte - 1999).
Entretien avec Jacques Foccart, 8 novembre 1968 :
« Vous savez cela suffit comme cela avec vos nègres. Vous me gagnez à la main, alors on ne voit plus qu’eux: il y a des nègres à l’Elysée, tous les jours, vous me les faites recevoir, vous me les faites inviter à déjeuner. Je suis entouré de nègres, ici. … Et puis tout cela n’a aucune espèce d’intérêt ! Foutez-moi la paix avec vos nègres ; je ne veux plus en voir d’ici deux mois, vous m’entendez ? Plus une audience avant deux mois. Ce n’est pas tellement en raison du temps que, cela me prend, bien que ce soit déjà fort ennuyeux, mais cela fait très mauvais effet à l’extérieur: on ne voit que dès nègres, tous les jours, à l’Elysée. Et puis je vous assure que c’est sans intérêt» (Le Général en mai. Journal de l’Élysée. 1968-1969, éditions Fayard - Jeune Afrique).
Rencontre Camus et de Gaulle le 05 mars 1958
"L'Afrique est perdue" - "Ils demanderont de lourdes indemnités" - Nous aurions cinquante bougnoules à la chambre".
De Gaulle, discours à Oran, 6 juillet 1958.
"Vive Oran ! Ville que j'aime et que je salue, bonne, chère grande-ville française".
De Gaulle en Algérie - juin 1958
"Ainsi on interdit à De gaulle, à la France quoi, de mettre les pieds à Oran hier, à Alger demain ! Ah ! c'est donc çà leur Algérie française. Interdire à la France d'être chez elle...! De Gaulle, ne pouvant entrée à Alger ou à Oran...! Ni Petain, ni les Américains, ni même ce benêt de Giraud n'ont pu l'en empêcher, a fortiori pas les pieds-noirs, ces braillards (*)..."
* Mais auparavant, c'était lui qui décidait de contourner les grandes villes.
De Gaulle, conférence de presse du 23 octobre 1958.
"A quelle hécatombe condamnerions-nous ce pays si nous étions encore assez stupides et assez lâches pour l'abandonner !"
De Gaulle, août 1959.
"Moi vivant, jamais le drapeau du FLN ne flottera sur l'Algérie".
12 mai 1962, Louis Joxe à propos des harkis.
"Pas de rapatriement hors du plan prévu ; renvoi, en principe, des anciens supplétifs en Algérie, prise de sanctions appropriées contre les complices de ces entreprises. Eviter de donner la moindre publicité à cette mesure."
De Gaulle au conseil des ministres du 3 avril 1962.
- "Les harkis... ce magma qui n'a servi à rien et dont il faut se débarasser sans délai".
- "Des français, ces gens là ! Avec leurs turbans et leurs djellabas..."
De Gaulle, au Conseil des ministres du 24 mai 1962.
"Si les gens s'entre-massacrent, ce sera l'affaire des nouvelles autorités".
De Gaulle sur l'exode des pieds-noirs.
"un simple retour de vacanciers" et en juin 1962 "Ce sont bien des vacanciers".
Conseil des ministres à la veille des massacres du 5 juillet.
Pierre Sudreau : "Les parents laissent jouer au révolver et au couteau leurs enfants de quinze ans."
De Gaulle : "Dans ces cas-là, il faut expulser les enfants et leurs familles ! Et qu'on leur interdise de retourner en Algérie !"
Louis Joxe : "Je ne suis pas favorable à l'expulsion. C'est une mauvaise graine, une graine de fascisme. Il vaut mieux les laisser là-bas."
De Gaulle, au Conseil des ministres du 18 juillet 1962.
"Pour la France, à part quelques enlèvements, les choses se passent à peu près convenablement".
Conseil des ministres du 22 août 1962, à propos de la fixation des pieds-noirs à Marseille.
- De Gaulle : "Il faut se réserver, dans les textes, la possibilité des interdictions de séjour."
- Joxe : "Pas de pieds-noirs en France, ils inoculeraient le fascisme."
Projet de décret de Joxe.
- Joxe : "Dans beaucoup de cas, il n'est pas souhaitable qu'ils retournent en Algérie, ni qu'ils s'installent en France où ils seraient une mauvaise graine. Il vaudrait mieux qu'ils s'installent en Argentine, ou au Brésil, ou en Australie."
- De Gaulle : "Mais non ! Plutôt en Nouvelle-Calédonie, ou bien en Guyanne qui sous peuplée, et où on demande des défricheurs et des pionniers !"
De Gaulle au conseil des ministres du 4 mai 1962.
"L'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs."
De Gaulle au conseil des ministres du 24 mai 1962.
"La France ne doit plus avoir aucune responsabilité dans le maintien de l'ordre après l'autodétermination. Elle aura le devoir d'assister les autorités algériennes ; mais ce sera l'affaire des nouvelles autorités."
Source : "Un mensonge Français" de Georges-Marc Benamou.
De Gaulle interviewait par M. Tournoux en 1960.
Il déclara au sujet du Général Edmond Jouhaud, né à Bou-Sfer (Algérie) : "Jouhaud, ce n'est pas un Français... Je veux dire, ce n'est pas un Français comme vous et moi. C'est un pied-noir."
Source : Extrait du livre d'Edmond Jouhaud "Ce que je n'ai pas dit".
Propos du général de Gaulle à Peyrefitte après le Conseil du 11 juillet 1962.
« Il n’y a pas de gouvernement algérien. Ce qui n’empêche pas qu’il en ait trois. Il en poussera peut-être d’autres. C’est normal, étant donné ce que nous savons de ces messieurs. […]. Nous n’avons pas à prendre parti. Nous pouvons simplement exercer notre influence pour qu’il y ait, à la fin des fins, des élections. […] Dans l’intervalle, nous devons veiller sur les Français qui restent là-bas. Qu’ils ne soient pas molestés, enlevés, assassinés. Il faut le faire activement. A la limite, nous les embarquerions s’il le faut. Ce n’est pas souhaitable, ni pour nous, qui les aurions sur les bras, ni pour l’Algérie, qui ne peut pas reprendre une activité normale sans eux. »