Louis, Georges PORTALÈS est né le 24 mars 1928, à Eugène Etienne hennaya (Tlemcen). Il est marié et père de trois enfants.
Louis PORTALÈS avait 7 frères et sœurs. Son arrière-grand-mère, partit, après le décès de son mari, de Bénifayo, province de Valence (Espagne) en 1850, avec 2 de ses enfants (1 garcon-1 fille) pour l’Algérie. Connaissant le travail de la terre, Louis PORTALÈS « a mené de main de maître la propriété » d’Yvon GRASSET à Hennaya.
Louis PORTALÈS, titulaire de la médaille du maintien de l’ordre en Algérie, fit son service militaire (deux ans), au 6e régiment de tirailleurs algériens à Tlemcen. Rappelé à la Territoriale en juin 1956.
Louis PORTALÈS est entré le 20 juin 1957 à l’école de police à Hussein-Dey.
Titularisé gardien de la paix le 28 septembre 1958, il fut muté à la C.R.S. 191, à Alger, le 23 juin 1959. Affecté, ensuite, au corps urbain de Sidi-Bel-Abbès, le 4 février 1960, il fut envoyé en France et muté, le 1er juillet 1962, à Moulins, où il prenait son service le 16 juillet.
Le 11 décembre 1963, il était nommé au 5e échelon de son grade.
Le sous-brigadier PORTALÈS était très estimé et de ses chefs et de ses collègues. Ils l‘avaient surnommé ‘Le Gamin » parce qu’il avait toujours un mot gentil pour plaisanter.
Il était près de 20 heures, l’heure du changement de poste. Le sous-brigadier venait d’arriver avec quelques minutes d’avance au commissariat pour prendre son service de nuit. On sait la suite… L’officier de police BETAN était aussitôt envoyé en surveillance, rue du 4 Septembre avec le sous-brigadier PORTALÈS.
L’officier de police BETAN s’approcha de la silhouette sombre d’un homme de haute taille et l’interpella, puis le sous-brigadier PORTALÈS sortit d’une voiture de police stationnée tout près de là, rejoignit l’inspecteur et l’inconnu. Ce dernier, encadré par les deux policiers qui l’avaient saisi chacun par un bras, se débattit vigoureusement. Des coups de révolver retentirent. M. PORTALÈS, seul atteint, s’effondra, entrainant les deux hommes dans sa chute. C’est alors que, se dégageant de la mêlée, le colosse à l’imperméable sombre, fuyant à reculons, révolver au poing, s’engouffra dans le passage et se précipita vers la voiture qui l’attendait…
Blessé en service commandé le 16 décembre 1964, de trois balles, dont l’une à la colonne vertébrale (d’où paralysie totale au niveau des dorsales)… est depuis cette date, handicapé à vie pour avoir fait correctement son devoir de serviteur de la France. Il fut nommé chevalier de l’Ordre du Mérite par décret n° 3283 CO1 du 12 novembre 2001, 37 années après le drame. Est mis à la retraite anticipée pour paraplégie en juillet 1969.
Quand Luciano Lutring (sujet italien, « caïd » de la pègre internationale) sortit son révolver, il crut que c’était fini. Il le visait en pleine tête. Quand l’agent BETAN a foncé sur lui et fait baisser la main. Il a déchargé son arme beaucoup plus bas.
Dans le cadre de recherches discrètes entreprises depuis plusieurs jours le commissaire FOURNIER et l’inspecteur LACAM avaient procédé, vers 19 heures en ce même endroit, à l’arrestation de deux individus dont les allées et venues aux abords de la bijouterie de M. et Mme TRARIEUX avaient attiré leur attention
Ce qui avait amené rue du 4 Septembre l’officier de police BETAN et le malheureux sous-brigadier.
L’agent PORTALÈS aura donc chèrement payé le beau coup de filet réalisé par la police moulinoise, qui a réussi l’arrestation de deux dangereux gangsters.
L’enquête, après l’arrestation des frères GUCCIARDO, permettait l’identification de l’auteur des trois coups de feu : Luciano LUTRING.
Conduit d’abord à l’hôpital de Moulins pour y être radiographié, son état était jugé suffisamment alarmant pour nécessiter son transfert immédiat au Centre hospitalier de Clermont-Ferrand. Atteint de deux balles au bras et d’une autre dans la moelle épinière, le sous-brigadier a conservé toute sa lucidité. L’intervention est particulièrement dangereuse pour ne pas dire impossible et on craint pour lui une paralysie des membres inférieurs.
L’opération réussit, mais Louis PORTALÈS n’en retrouve pas pour autant l’usage de ses jambes. Il lui faudra de longs moments de patience et d’espoir pour surmonter ce calvaire.
IL finira le reste de sa vie, posé sur un fauteuil roulant et soutenu par une ceinture.
Pour oublier sa souffrance, Louis PORTALÈS écrivit des poèmes, se rapportant à chaque étape de ses soins et de sa vie.
Il décède le 24 juillet 2003 à Cabestany (Pyrénées Orientales).
Source : La Montagne (18/12/1964) – Le Journal du Centre (13/12/1964) – Détective N° 1002 (26/12/1964).